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Santé
Les robots en chirurgie : le nouveau must-have des chirurgiens
Publié le 21 octobre 2021Lecture 25 min
La chirurgie robotique peut se définir comme l’acte chirurgical ou interventionnel réalisé au sein d’une salle de bloc opératoire ou d’une salle technique, avec une assistance robotique, dans un but d’aide au diagnostic ou à l’acte thérapeutique. Historiquement, les premiers robots industriels ont été utilisés dans un cadre chirurgical dans les années 1990, avec des possibilités techniques limitées. Puis sont apparus les robots type da Vinci d’Intuitive dans les années 2000, d’ailleurs encore dominants aujourd’hui en laparoscopie (technique utilisée en chirurgie thoracique, viscérale, gynécologique ou encore urologique). Leur utilisation concrète s’est d’abord faite en urologie, puis en gynécologie et en chirurgie générale. Progressivement, le nombre de spécialités concernées s’est élargi, et des robots par exemple pour l’orthopédie ou encore la neurochirurgie ont été conçus.
Définition et historique de la chirurgie robotique
Des outils largement démocratisés
En France, on compte en tout 180 plateformes robotiques en 2021. D’ailleurs, la totalité des Centres Hospitalo-Universitaires français ont construit des programmes de chirurgie robotique. Cet engouement s’explique notamment car cette technique chirurgicale assistée par robot a des apports avérés pour les chirurgiens :
Meilleur confort d’exécution
Gain de qualité dans les actes (précision et limitation des risques)
Réalisation d’actes chirurgicaux techniques non maîtrisés par l’ensemble de la profession mais permis par cette technologie,
Réalisation optimale d’actes répétitifs et de gestes experts courants,…
Un impact positif potentiel pour les patients
De plus, le potentiel de la chirurgie robotique est non négligeable pour les patients. On identifie, selon les cas de figure, un meilleur confort post-opératoire pour le patient (moins de douleur, visibilité atténuée des cicatrices…), une diminution de durée d’hospitalisation (rapidité de la cicatrisation…), une réduction des risques post-opératoires (moins d’infections, diminution des saignements…),…
Toutefois, il n’existe pas à ce jour d’étude clinique ou médico-économique d’ampleur suffisante pour démontrer l’ensemble de ces impacts positifs. On comprend alors l’enjeu pour les établissements de santé notamment publics aujourd’hui de mener ces travaux de recherche, qui pourraient donner lieu à des programmes robotiques encore plus ambitieux.
L’immersion d’une « Alcim » au bloc opératoire : une évolution de l’image d’Epinal du chirurgien
Je ressors de cette expérience avec le sentiment d’avoir plongé dans une scène que je n’aurais pas pu imaginer auparavant : un chirurgien, maître de la machine, et un patient allongé sous 3 bras robotisés !
Contexte de mon immersion
J’ai voulu aller voir par moi-même ce que le robot apporte réellement au chirurgien, et au patient. Pour cela, le lundi 20 septembre, à 10h30, je me suis rendue dans un des centres de chirurgie d’un CHU.
Accueillie par l’équipe du bloc opératoire, j’ai enfilé la traditionnelle tenue bleue et me suis dirigée vers le bloc 19. J’y retrouve un Professeur spécialiste de l’urologie, qui m’a invitée à observer cette intervention assistée par le robot da Vinci Xi.
Le patient souffre d’un cancer de la prostate, et il s’agit de réaliser une prostatectomie pour le traiter. L’intervention dure en tout environ 4h : je suis pour ma part présente au bloc pendant 1h. Autour du chirurgien sont également présents un interne en chirurgie, deux infirmières de bloc opératoire, une anesthésiste et deux étudiantes externes en médecine.
Un chirurgien derrière un écran, et non pas au lit du patient
Je suis d’abord frappée par la taille du robot, une machine massive installée au milieu de la pièce. Ses bras bougent de haut en bas au-dessus du patient. Au fond du bloc, mais pas auprès du patient comme j’aurais pu l’imaginer, le chirurgien est assis face à sa console, le regard fixé dans ses lunettes. En face de lui, une autre console me permet, ainsi qu’aux externes, de suivre au plus près les gestes du chirurgien. Il m’explique très calmement, malgré la précision du geste qu’il est en train de réaliser, que ce système de double console peut aussi être utilisé pour des sessions de formation aux jeunes chirurgiens.
Dans la salle, deux écrans sont également positionnés pour permettre à toute l’équipe de suivre l’intervention en temps réel. L’équipe, et notamment le chirurgien, est finalement assez éloignée du patient lors de l’intervention.
Le chirurgien manipule à l’aide de petits « joystick » deux instruments pour réaliser alternativement différentes dissections et sutures au niveau de la prostate du patient. Les gestes sont précis, agiles et le chirurgien s’attache à les décrire à l’ensemble de l’équipe. Il me précise qu’il utilise volontairement le minimum d’instruments, pour limiter le caractère invasif de l’intervention. L’interne, calme mais très concentré, pose de nombreuses questions : c’est un véritable travail de passation de savoir sur un outil ultra-technique auquel je suis en train d’assister.
Je ressors de cette expérience avec le sentiment d’avoir plongé dans une scène que je n’aurais pas pu imaginer auparavant : un chirurgien, maître de la machine, et un patient allongé sous 3 bras robotisés !
Les projets liés à la chirurgie robotique : des perspectives d’exploration passionnantes pour Alcimed
L’équipe Innovation et Politiques Publiques a eu la chance d’accompagner un Centre Hospitalo-Universitaire dans l’organisation d’un séminaire interne sur le sujet de la chirurgie robotique. Cette journée a permis de co-construire avec les professionnels et patients de l’établissement une vision pour la stratégie de chirurgie robotique. Cette expérience passionnante s’inscrit dans notre souhait d’explorer ce territoire d’innovation qu’est la robotique en santé qui n’a pas fini de se transformer et de proposer de nouveaux défis aux professionnels, aux hôpitaux et aux patients !
A propos de l’auteur,
Mélina, Consultante Senior dans l’équipe Innovation & Politiques Publiques d’Alcimed en France
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