Quels sont les deux types de vaccins contre le cancer ?
Vaccins préventifs
Ces vaccins visent à prévenir le cancer en ciblant les virus connus pour en être la cause. Par exemple, le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), approuvé par la FDA (Gardasil®, Gardasil-9® & Cervarix®), permet de prévenir le cancer du col de l’utérus ainsi que d’autres cancers liés au HPV, comme ceux de la tête et du cou. Le vaccin contre l’hépatite B (HEPLISAV-B®) réduit le risque de cancer du foie causé par le virus de l’hépatite B. Ces vaccins ont déjà eu un impact significatif à l’échelle mondiale en réduisant la prévalence de certains cancers.
Vaccins thérapeutiques
Conçus pour traiter les cancers existants, ces vaccins renforcent la réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses. Ils peuvent être classés en plusieurs types :
- Vaccins à cellules tumorales : utilisent des cellules tumorales entières, soit issues du patient, soit modifiées à partir d’autres sources, afin de déclencher une réponse immunitaire.
- Vaccins à base d’antigènes : ciblent des protéines ou peptides spécifiques (antigènes) présents sur les cellules cancéreuses pour stimuler le système immunitaire.
- Vaccins à base de néoantigènes : ciblent les protéines mutées spécifiques à chaque patient (néoantigènes) qui apparaissent dans les cellules cancéreuses. Ces vaccins hautement personnalisés comptent parmi les approches les plus prometteuses.
- Vaccins à cellules dendritiques : exploitent les cellules dendritiques, qui jouent un rôle clé dans le système immunitaire, en les chargeant avec des antigènes du cancer avant de les réintroduire dans l’organisme pour activer la réponse immunitaire.
Malgré des progrès significatifs, les vaccins contre le cancer restent confrontés à des défis
Les vaccins contre le cancer, en particulier les vaccins thérapeutiques, doivent encore surmonter plusieurs obstacles majeurs :
- Hétérogénéité tumorale : au sein d’un même patient, les cellules cancéreuses peuvent présenter différentes mutations, rendant difficile le ciblage de toutes les cellules avec un vaccin unique.
- Tolérance immunitaire et faible immunogénicité : de nombreux antigènes cancéreux ressemblent à des protéines normales, ce qui complique leur reconnaissance par le système immunitaire, notamment chez les patients dont la maladie est avancée.
- Microenvironnement tumoral (TME) : les tumeurs créent un environnement immunosuppressif qui réduit l’efficacité des vaccins. Des thérapies combinées, comme l’association des vaccins à des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ex. bloqueurs PD-1/PD-L1), sont nécessaires pour contourner ce problème.
- Personnalisation et mise à l’échelle : les vaccins à base de néoantigènes montrent des résultats prometteurs, mais leur coût élevé et leur production longue posent encore des défis. L’optimisation des processus de fabrication et du choix des patients est essentielle pour les rendre plus accessibles.
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Quels sont les développements cliniques actuels des vaccins contre le cancer ?
Des avancées majeures ont été réalisées dans le développement clinique des vaccins contre le cancer. Les vaccins à ARN messager (ARNm), tels que mRNA-4157 de Moderna, qui cible jusqu’à 34 néoantigènes, ont montré leur efficacité contre les tumeurs solides et sont actuellement en essais cliniques de phase II. BNT122 de BioNTech est également en cours d’évaluation pour le cancer colorectal et d’autres tumeurs solides. En outre, les vaccins à cellules dendritiques, comme Sipuleucel-T (Provenge®), approuvé pour le traitement du cancer de la prostate, et les vaccins à virus oncolytiques, font l’objet de recherches actives.
Les vaccins contre le cancer offrent un potentiel considérable, notamment grâce aux progrès constants de la recherche qui permettent d’affiner leurs mécanismes et de relever les défis existants. La combinaison des vaccins avec d’autres immunothérapies, comme les inhibiteurs de points de contrôle ou les cellules CAR-T, pourrait améliorer leur efficacité. À mesure que nous approfondissons nos connaissances sur le système immunitaire et la biologie du cancer, les vaccins pourraient devenir des options thérapeutiques plus personnalisées et efficaces pour les patients à l’avenir. Nous suivons de près ces avancées et serions ravis d’en discuter avec vous. N’hésitez pas à contacter notre équipe !
À propos de l’auteur,
Volker, Explorateur en oncologie au sein de l’équipe Santé d’Alcimed.