Une alternative face au manque d’efficacité des traitements des maladies neurodégénératives : cibler l’inflammation !
Faute de certitudes sur leur mécanisme d’action, la recherche contre les maladies neurodégénératives semble bel et bien être dans une impasse. Pourtant aujourd’hui, d’autres pistes thérapeutiques sont envisagées, à commencer par celle de la neuroinflammation. Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, suit l’avancée de ces recherches ouvrant de nouvelles perspectives de traitement.
Si les traitements actuels des maladies neurodégénératives permettent de réduire les symptômes, ils n’empêchent pas les maladies de progresser. Depuis plusieurs années, les pistes de recherches se sont multipliées pour tenter de déterminer une cause commune qui pourrait être le fer de lance de la lutte contre la progression de ces affections. L’inflammation, qui est un des angles de recherche, est un sujet d’intérêt croissant, qui non seulement apporte une meilleure compréhension de la physiopathologie des maladies neurodégénératives, mais qui aide aussi à mettre en place de nouvelles stratégies thérapeutiques à tester.
Une piste thérapeutique historique aujourd’hui controversée
Les maladies neurodégénératives sont caractérisées par une mort progressive des cellules nerveuses. Malgré l’hétérogénéité apparente, les recherches menées depuis des décennies montrent qu’il existe des mécanismes physiopathologiques communs dans ces maladies, et celui que l’on retrouve dans leur quasi-totalité est l’accumulation anormale de protéines amyloïdes. Ces agrégats de protéines mal repliées seraient corrélés avec la progression des maladies neurodégénératives.
Cibler la « cascade amyloïde » a ainsi été l’hypothèse privilégiée par tous les laboratoires pharmaceutiques depuis les 20 dernières années, visant à éradiquer la cause de la maladie. Mais devant les échecs successifs des essais cliniques, cette piste thérapeutique est désormais controversée. Aucune solution ne parvenant aujourd’hui à éradiquer la cause ou à prévenir la progression, ces maladies ne sont ainsi traitées par défaut qu’avec des traitements symptomatiques pour aider le patient à mieux vivre avec sa maladie. Ces traitements présentent toutefois une efficacité tellement limitée qu’ils ne sont même plus remboursés en France depuis 2018.
Arrêter l’inflammation pour arrêter la progression
Sans aucune solution médicamenteuse efficace, et avec un mécanisme physiopathologique historique désormais controversé, le besoin de recherche thérapeutique reste donc très important.
A date, les mécanismes par lesquels la toxicité des agrégats de protéines est véhiculée restent encore inconnus. Plusieurs hypothèses sont posées, dont celle de l’inflammation : l’accumulation des protéines provoquerait une réaction immunitaire inflammatoire dans le système nerveux qui serait, à long terme, délétère pour les cellules nerveuses.
Depuis les dernières années, cette stratégie thérapeutique montre un intérêt scientifique croissant : les publications sur le sujet sont en forte hausse, et les recherches récentes montrent que l’inflammation est désormais considérée comme une cause avérée de la nature progressive des maladies neurodégénératives. Par conséquent, la modulation de l’inflammation dans le système nerveux central, dite encore neuroinflammation, représente une nouvelle approche de recherche de traitements permettant de limiter la progression des maladies neurodégénératives, comme le résume Rodolphe Renac, Responsable de l’activité Santé d’Alcimed à Princeton : « La maladie d’Alzheimer est maintenant de plus en plus étudiée sous l’angle ‘inflammation’, bien qu’elle soit considérée comme une maladie neurodégénérative. Et cette approche de cibler les mécanismes de l’inflammation va s’appliquer dans bien d’autres maladies dégénératives, l’inflammation étant au cœur de nombreux états pathologiques ».
Les instituts académiques français à la pointe sur cette voie de recherche
Suite à l’hécatombe des industriels dans la recherche sur les maladies neurodégénératives – et notamment celle de l’année passée pour les programmes sur Alzheimer : échecs cliniques des laboratoires Lundbeck, Takeda, Merck & Co, Janssen Biotech, AstraZeneca, Eli Lilly, et abandon pur et simple des programmes de recherche de Pfizer sur Alzheimer en janvier 2018 – les laboratoires pharmaceutiques sont désormais frileux pour investir dans des programmes de recherche en amont.
Aussi, ce sont les laboratoires académiques qui portent ces nouvelles voies de recherche vers la modulation du système immunitaire, avec en première ligne, les instituts français. Avec respectivement une centaine et plus de 150 publications sur le sujet depuis les 10 dernières années, le CNRS et l’INSERM tiennent la part belle dans la recherche sur les mécanismes neuroinflammatoires dans les maladies neurodégénératives.
A quand le prochain candidat thérapeutique issu des paillasses françaises ?
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