Enjeu n°1 : traiter les blessures en favorisant les approches mini-invasives
Dans les cas les plus graves, notamment traumatologiques, certains athlètes doivent recourir à la chirurgie orthopédique à la suite de leur blessure. Le principal enjeu est de minimiser les traumatismes, les douleurs postopératoires, les éventuels risques d’infections et de préserver au mieux la musculature et les articulations, afin de reprendre le plus rapidement possible la pratique sportive. A cet effet, les chirurgies mini invasives sont préférées et se développent grâce à l’amélioration des techniques chirurgicales et l’apparition de dispositifs médicaux spécifiques. Cela est notamment le cas de l’arthroscope, un instrument composé d’un système optique, utilisé dans la visualisation des articulations et d’instruments chirurgicaux. Une fois introduit dans des incisions de l’ordre du centimètre, ce dispositif permet aux chirurgiens de visualiser et d’atteindre la zone à traiter, sans avoir à détériorer ou enlever des tissus environnants. Cette technique est utilisée dans de nombreuses indications, notamment pour les chirurgies du genou ou de l’épaule et se développe progressivement en France pour les interventions au niveau de la colonne vertébrale. D’autres thérapies non invasives se développent dans le cas de blessures liées au sport, pour lesquelles il y a actuellement peu de traitements. C’est notamment le cas pour les commotions cérébrales, avec 100 000 cas recensés en France chaque année, mais pour lesquelles le diagnostic, le traitement et l’accompagnement sont limités. La Medtech française RegenLife développe une technologie de photobiomodulation pour cibler la neuroinflammation liée à certaines maladies neurologiques, et conduit notamment un essai clinique depuis fin 2022 sur les commotions cérébrales liées au sport.
Enjeu n°2 : optimiser le rétablissement des sportifs
Ayant pour objectif de reprendre rapidement sa pratique sportive, le deuxième grand enjeu pour un sportif blessé est de suivre au mieux l’évolution de la blessure et d’assurer les meilleurs rétablissement et réathlétisation possibles.
L’évaluation de la blessure repose notamment sur des outils de mesure précis et adaptés aux zones étudiées. L’entreprise Genourob développe, par exemple, des appareils pour évaluer l’état et la performance des structures ligamentaires du genou et donc mieux prendre en charge les patients. Leur produit GNRB est un arthromètre, un instrument qui permet de mesurer l’amplitude des articulations, en fonction de forces appliquées. L’entreprise est en particulier spécialiste de l’étude du Ligament Croisé Antérieur (LCA), dont le traumatisme est assez fréquent dans les cas de sports de pivot.
Le rétablissement du sportif comprend généralement une phase de récupération de la fonctionnalité du muscle ou de l’articulation blessée, puis une seconde phase de reprise du sport. Lors de la prise en charge classique du sportif par les professionnels de santé, comme le kinésithérapeute, des dispositifs médicaux peuvent être utilisés afin d’optimiser la récupération. C’est notamment le cas des électrostimulateurs et des appareils de pressothérapie, qui peuvent être d’ailleurs utilisés par des athlètes non blessés.
Enjeu n°3 : perfectionner les dispositifs médicaux pour l’handisport
En plus des produits et technologies destinés à la chirurgie, au traitement ou au rétablissement, une autre application majeure des dispositifs médicaux dans le monde du sport concerne l’handisport. En effet, un des enjeux majeurs pour les athlètes en situation de handicap est d’acquérir des dispositifs les plus adaptés possibles et les plus performants pour leur pratique. Les premières prothèses destinées à la compétition sont apparues dans les années 1980. Elles sont aujourd’hui de plus en plus perfectionnées, aérodynamiques, avec des matériaux légers et plus confortables au niveau de la zone de contact avec la peau du patient. Les lames de sport prothétiques de l’entreprise Össur sont par exemple destinées aux amputés fémoraux et tibiaux et sont développés en matériau composite de fibre de carbone. Plusieurs modèles existent notamment pour différents types de disciplines en athlétisme : le sprint, la course de fond et le saut en longueur. Leur forme incurvée leur permet d’emmagasiner de l’énergie pendant la compression, et de la renvoyer pour propulser l’athlète.
D’autres dispositifs, comme les fauteuils roulants sont également de plus en plus innovants, par leur poids, et l’ajout d’une troisième roue pour certains sports.
Dans le sport, la recherche de la performance et la prise en charge des blessures le plus rapidement possible poussent les acteurs des technologies médicales à innover. Si ces nouvelles approches, produits, ou techniques, bénéficient aux athlètes, ils trouvent également leur utilisation chez d’autres patients. Ainsi, RegenLife teste actuellement la stimulation triphotonique pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, ou encore, Hopper affiche son ambition de « permettre à toute personne amputée des membres inférieurs de pouvoir pratiquer une activité physique sans être limitée par les considérations techniques ou économiques ». Le développement de technologies médicales innovantes est un enjeu fort pour les acteurs du secteur, et Alcimed peut vous accompagner dans la compréhension de ce marché et dans le développement de ces innovations. N’hésitez pas à contacter notre équipe !
A propos de l’auteur,
Auriane, Consultante dans l’équipe Santé d’Alcimed en France.