A une époque où les mouvements d’opinions circulent de plus en plus vite et influencent les règlementations, et face à l’évolution du poids des différents acteurs de la chaîne de valeur dans les prises de décisions, de nouveaux rôles émergent pour le vétérinaire. Celui-ci peut se positionner comme un influenceur d’opinion, un traducteur des règlementations mais peut également développer des offres de services à proposer à tous les maillons de la chaine de valeur. Alcimed s’intéresse aux 3 nouveaux rôles que le vétérinaire pourrait endosser dans les années à venir.
Le vétérinaire, traducteur des règlementations pour la santé animale
La règlementation évolue régulièrement, entrainant parfois l’apparition de nouvelles restrictions ayant pour objectif d’assurer la santé animale : interdiction de la création de nouveaux élevages de poules en cage, interdiction de la castration à vif des porcelets, création d’étiquettes pour évaluer le bien-être animal, etc. Ces règlementations peuvent parfois profondément impacter les pratiques des éleveurs.
Grâce à la visibilité et aux connaissances scientifiques dont il dispose, le vétérinaire peut apporter ses services aux éleveurs, en les accompagnant dans l’anticipation de ces changements de règlementations et en les aidant à adapter leur pratique. Par exemple, dans le cadre de l’interdiction de la caudectomie, ou dans un contexte de réduction de l’utilisation des antiparasitaires (plan EcoAntibio), le vétérinaire peut accompagner les éleveurs en leur proposant des méthodes alternatives pour s’adapter aux nouvelles règlementations, et ainsi se positionner comme partenaire de ses clients. De par ses connaissances scientifiques et médicales, le vétérinaire est un véritable influenceur et sait insuffler de vraies modifications d’usages.
Le vétérinaire, fournisseur de services à tous les maillons de la chaine de valeur : de l’élevage à l’abattage
On observe dans de nombreuses filières des hyper-concentrations des acteurs en aval de la chaine de valeur. Celle-ci se traduit par une évolution du poids des différents acteurs de la chaîne dans les prises de décisions.
De plus, nous sommes dans un contexte de diminution de l’utilisation des médicaments. On retrouve de plus en plus d’utilisation de traitement alternatif comme la phytothérapie.
Les vétérinaires doivent s’orienter vers de l’offre de services, et ce auprès de tous les maillons de la chaine de valeur de la filière d’élevage. Le vétérinaire ne vend pas seulement des médicaments mais fournit également de nombreux services qui doivent être valoriser.
En effet, il est désormais clé pour le vétérinaire de comprendre les besoins des décisionnaires tout au long de la chaine de distribution, et d’élargir son influence et ses relations au-delà de son interaction avec les éleveurs. En s’adressant par exemple aux autorités règlementaires, mais aussi aux filières d’abattage ou encore aux distributeurs sur le marché pour mieux comprendre leurs attentes, le vétérinaire peut ainsi se positionner comme un interlocuteur essentiel à tous les maillons de la filière d’élevage afin de proposer et de fournir des services adaptés.
Le vétérinaire, influenceur des communautés
Nous sommes à une période où les fake news et la désinformation sur l’élevage circulent de plus en plus vite. En effet, que ce soit par le biais de vidéos YouTube, de reportages Netflix, de lanceurs d’alerte comme L214, ou simplement par les médias, il devient difficile pour le grand public de distinguer le vrai du faux.
Certains éleveurs, comme par exemple le Youtubeur Etienne Fourmont (« agri-youtubeur »), se sont déjà lancés dans la communication par les réseaux sociaux, pour partager leur métier et expliquer les raisons d’être de certaines pratiques décriées par les associations de protection animale (par exemple, la séparation du veau et de sa mère à la naissance). Cependant, le vétérinaire, en tant qu’expert scientifique, peut lui aussi aider ses clients à influencer l’opinion publique via divers canaux de communication, parmi lesquels les réseaux sociaux, en apportant une vision scientifique et juste de l’élevage.
Le vétérinaire évolue aujourd’hui dans un environnement où les réglementations qui s’appliquent à la filière de l’élevage impactent l’activité des éleveurs et par conséquent la sienne. Il est essentiel pour lui de développer de nouveaux services pédagogiques et d’accompagnement pour se positionner comme un interlocuteur clé de la filière. Les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires doivent saisir cette opportunité et accompagner leurs clients dans ces nouveaux rôles, en leur proposant des formations et des services adaptés.
A propos des auteurs,
Emile, Business Development Manager et Fanny, Consultante dans l’équipe Santé d’Alcimed en France