Poussé par de multiples facteurs comme la prise de conscience croissante des enjeux de santé et de durabilité et la crainte des maladies d’origine animale accélérée par la pandémie de COVID-19, le secteur des protéines alternatives en Asie-Pacifique suscite un intérêt de plus en plus grand . Parmi les différentes protéines alternatives, les aliments d’origine végétale représentent la plupart des investissements de l’APAC (plus de 20 millions USD en 2021)1https://gfi-apac.org/the-state-of-apacs-alt-protein-industry-in-four-graphs/, ce qui témoigne de l’enthousiasme croissant et du potentiel des protéines végétales à devenir le prochain grand marché de la région. Aujourd’hui, les protéines végétales sont principalement concentrées sur le soja, le blé ou le pois. Cette concentration des sources de protéines végétales pourrait rendre notre système alimentaire moins résilient et malheureusement négliger d’autres nouvelles sources végétales qui peuvent être obtenues localement pour réduire la pression sur la chaîne d’approvisionnement. L’APAC elle-même abrite une gamme variée de sources de protéines végétales qui pourraient être utilisées dans les viandes alternatives. Dans cet article, Alcimed met en lumière trois sources de protéines végétales prometteuses locales de l’APAC qui pourraient être exploitées davantage pour diversifier durablement nos protéines.
Le pois chiche est considéré comme une source de protéines végétales évoluée, avec une teneur en protéines de 20,47 %, et constitue une bonne source naturelle de fibres, de fer, de phosphore, d’acide folique et de sélénium.1Good Food Institute, 2020, Asian Cropportunities: Supplying Raw Materials for Plant-Based Meat Actuellement, les pois chiches sont un aliment de base dans de nombreuses cuisines, notamment méditerranéenne, moyen-orientale et indienne. Le profil de saveur des pois chiches est noisette, crémeux et légèrement sucré, et la forme d’isolat de protéine est connue pour avoir un goût et une texture qui pourraient être comparables à ceux du lait de vache. En outre, selon la base de données Allergen Online du Food Allergen and Resource Program, les pois chiches n’ont pas d’allergènes connus et ne nécessitent donc pas d’étiquetage des allergènes en Amérique, en Europe ou dans la région Asie-Pacifique.
L’Inde est considérée comme le premier producteur de pois chiches de la région APAC, représentant 65 % de la production mondiale.2Good Food Institute, 2020, Asian Cropportunities: Supplying Raw Materials for Plant-Based Meat Le Myanmar est également un fournisseur bien positionné, se classant deuxième après l’Inde en termes de production de pois chiches dans la région. À l’autre bout de la chaîne d’approvisionnement, les pois chiches ont déjà été incorporés dans plusieurs produits carnés à base de plantes, notamment le produit de « viande hachée » « PHUTURE mince » de la société malaisienne PHUTURE Foods. Parallèlement, la startup israélienne ChickP s’est également implantée dans la région APAC, avec un premier bureau à Singapour pour répondre à la demande croissante de la région.
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Le riz est une culture de base dans de nombreuses régions et cultures, notamment en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique, et il est facilement disponible à un prix abordable. La teneur en protéines du riz est d’environ 6,6 % et son profil d’acides aminés est riche en cystéine et en méthionine.3https://vegfaqs.com/brown-rice-protein-amino-acid-profile/ La protéine de riz est donc complémentaire de la protéine de pois, qui présente de faibles niveaux de cystéine et de méthionine, créant ainsi un profil d’acides aminés optimal qui est considéré comme supérieur à toute autre source de protéine végétale. Le riz est également une source fiable de magnésium, de phosphore, de manganèse, de fer, d’acide folique et d’autres nutriments importants. En tant qu’ingrédient familier, les consommateurs acceptent facilement les protéines de riz ; une étude réalisée en 2020 a montré que le riz est la deuxième source de protéines préférée des consommateurs.
La région APAC est responsable de la majeure partie de la culture du riz, la Chine étant le plus grand producteur mondial, aux côtés des principaux contributeurs que sont le Viêt Nam, la Thaïlande, le Myanmar et l’Indonésie. Le riz étant l’une des cultures à faible teneur en protéines, les protéines de riz sont généralement associées à d’autres protéines telles que le pois ou le soja afin d’obtenir un profil nutritionnel plus complet. Par exemple, la viande végétale Omnimeat All Purpose de Hong Kong est fabriquée à partir d’un mélange de protéines végétales de pois, de soja, de champignon shiitake et de riz.
Le jacquier est originaire d’Inde et d’Asie du Sud-Est et constitue une culture de base depuis des milliers d’années. L’arbre est facile à cultiver et résiste aux parasites et aux maladies, aux températures élevées et aux sécheresses, ce qui en fait une culture intéressante pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Ces dernières années, le jacquier a également été l’un des ingrédients préférés des végétaliens et des végétariens pour remplacer la viande, car les consommateurs ont comparé la texture du jacquier à celle du porc effiloché. Bien qu’il soit relativement moins riche en protéines (1,43 – 1,72 %) que d’autres sources de protéines végétales courantes, le jacquier est riche en fibres et autres nutriments tels que le potassium, la vitamine B et l’acide folique.
Dans la région APAC, l’Inde est le principal producteur de fruits du jacquier, avec plus de 1,8 million de tonnes par an, et les autres principaux acteurs sont le Viêt Nam, la Malaisie et la Thaïlande.4Good Food Institute, 2020, Asian Cropportunities: Supplying Raw Materials for Plant-Based Meat La source de fruits du jacquier sélectionnée par Karana – la start-up singapourienne de substituts de viande à base de fruits du jacquier – provient du Sri Lanka. L’entreprise a révélé que le choix du jacquier comme ingrédient principal est dû au goût de la culture et à sa contribution à la durabilité, notant que le jacquier est le fruit d’arbre au rendement le plus élevé au monde, mais que jusqu’à 60 % de ce fruit est actuellement gaspillé.5https://www.scmp.com/lifestyle/food-drink/article/3132438/jackfruit-plant-based-protein-choice-singaporean-start-global L’augmentation de la demande de fruits du jacquier dans les substituts de viande pourrait orienter l’abondance de la récolte vers la consommation plutôt que vers le gaspillage.
Aujourd’hui, seules 12 cultures, dont le blé et le maïs, représentent 75 % des espèces végétales consommées dans le monde.6https://www.scmp.com/lifestyle/food-drink/article/3132438/jackfruit-plant-based-protein-choice-singaporean-start-global La région Asie-Pacifique abrite une variété de sources de protéines végétales différentes et nouvelles qui peuvent encore être développées et explorées, notamment le pois chiche, le jacquier et le haricot mungo. À mesure que l’innovation et l’acceptation par les consommateurs de protéines alternatives progressent dans la région, l’APAC devrait être le prochain marché en croissance pour la viande végétale, d’où l’intérêt d’explorer une source de protéines régionale qui soutient la chaîne de valeur et l’agriculture locale. Chez Alcimed, nous sommes impatients d’explorer de nouvelles sources de protéines et de vous aider à accélérer l’adoption et l’expansion commerciale de ces nouvelles protéines végétales dans la région APAC !
À propos de l’auteur,
Pattaraporn, chef de projet dans l’équipe Sciences de la vie d’Alcimed à Singapour
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