1. Des soins fondés sur la valeur – au bénéfice du patient
En ce qui concerne les parcours de soins, nous observons ces dernières années un mouvement vers une approche centrée sur le patient. Cela se traduit par une concentration mise sur les résultats et sur l’une de ses mesures clés, la qualité de vie du patient.
Le concept de soins fondés sur la valeur est particulièrement intéressant et important dans le domaine des soins contre le cancer car les traitements sont souvent très couteux et les inefficacités dans les soins peuvent encore augmenter ces coûts. L’objectif des soins de santé fondés sur la valeur est le remboursement des coûts d’un résultat de soins de santé grâce à des approches personnalisées optimisées, des schémas de traitement standardisés, une collaboration multidisciplinaire, et l’accessibilité et la connaissance du traitement des données.
De bons exemples de cela sont les coûteuses thérapies à base de cellules CAR-T telles que Kymriah et Yescarta : certains pays comme l’Allemagne ont introduit des remises, et l’Italie et l’Espagne des paiements échelonnés, liés aux résultats individuels obtenus par chacun des patients.
Cette approche se positionne à l’opposé du modèle de soins basés sur le volume favorisant le remboursement des traitements en fonction du volume de prescription et qui incite donc (souvent) les médecins à fournir du volume plutôt que de la qualité aux patients. A mon avis, les soins contre le cancer fondés sur la valeur joueront un rôle important à l’avenir, et l’optimisation des parcours de soins des patients ou des traitements constitue une étape vers cet objectif.
2. L’optimisation du parcours de soins augmente la qualité de vie du patient
Les médicaments et traitements n’influencent pas à eux-seuls la qualité de vie du patient ; c’est l’ensemble du parcours du patient qui a un impact sur ce concept multidimensionnel. Traiter les patients de manière optimale est très souvent un défi majeur pour les hôpitaux ou les médecins libéraux de ville. Les problèmes ou les points d’attention sont divers, comme le manque de sensibilisation des médecins et des patients à la maladie, le manque de structures de traitement et de procédures opérationnelles standardisées, ou le manque d’engagement des parties prenantes au traitement. Il peut également arriver que les hôpitaux soient submergés de traitements innovants et complexes en l’absence de structures et de connaissances adaptées, et que, par conséquent, les besoins des patients ne soient plus satisfaits de manière optimale.
Tous ces obstacles à une prise en charge optimale peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie des patients. Pour qu’un traitement soit efficace, les médecins et les patients doivent être informés et bien formés, et des structures doivent être mises en place. Les soins sont dispensés de manière optimale dans un cadre multidisciplinaire et les soins modernes contre le cancer utilisent les données comme un outil de rationalisation pour permettre une gestion efficace des soins. L’optimisation des parcours doit cibler ces besoins et d’autres besoins non-satisfaits en partageant les bonnes pratiques, en fournissant des conseils personnalisés, y compris des audits, ou en établissent des réseaux de spécialistes et de structures de soins.
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3. Les outils et thérapeutiques numériques peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des patients
L’optimisation des parcours s’accompagne d’outils numériques offrant une gamme intéressante d’applications.
D’une part, les outils numériques permettront aux patients de s’autosurveiller, ce qui est une condition préalable au suivi des symptômes et à la détection des signes précoces d’aggravation des symptômes par exemple. Cela peut se faire à l’aide d’applications, de wearables ou d’autres technologies.
Vient ensuite la deuxième couche de connectivité qui consiste à connecter les patients aux médecins. En permettant la transmission d’informations quotidiennes, le suivi des symptômes, etc., le médecin a la possibilité de réagir rapidement, de modifier les traitements et, souvent, d’éviter une grave aggravation des symptômes. Une fois encore, le médecin peut ainsi aider le patient à se sentir mieux, aider l’hôpital à éviter une hospitalisation inutile et aider le patient à obtenir une meilleure qualité de vie et à survivre plus longtemps.
Les outils numériques peuvent également être utilisés pour la sensibilisation, le partage des connaissances et la prise de décision partagée.
Ces trois derniers éléments sont essentiels pour créer un environnement de confiance, augmenter l’adhésion et la qualité de vie, et entrent dans la catégorie des digital therapeutics (DTx).
De plus, les patients auront de plus en plus de responsabilités et travailleront conjointement avec l’industrie, par exemple pour redéfinir la manière dont les essais cliniques sont conçus et réalisés. Les soins prodigués avec compassion et les nouvelles technologies telles que les outils numériques rendront le traitement plus facile et plus planifiable, et permettront un traitement centré sur le patient. Les outils numériques permettent également un accès et une analyse simples des données, ce qui implique souvent de l’intelligence artificielle et fait l’objet d’un autre examen.
La pandémie de Covid-19 a considérablement modifié la manière dont les soins aux patients atteints de cancer sont organisés et exécutés. D’un côté, des effets positifs ont pu être observés notamment sur les parcours de soins (par exemple les soins à distance sont plus souvent proposés, ce qui, pour les patients atteints de cancer, peut avoir de nombreux impacts positifs tels qu’une réduction de la charge du transport ou de l’hospitalisation, ou un moindre risque d’infection à la covid19. Les outils numériques de communication ont été introduits dans les soins du cancer et ces outils modifient déjà les parcours de soins. De nouvelles optimisations, associées à des approches de soins fondées sur la valeur, joueront un rôle important dans l’avenir des soins du cancer. D’un autre côté, la covid-19 a eu un impact négatif sur la qualité de vie de nombreux patients, avec des diagnostics plus tardifs, le report du début du traitement et la diminution de la survie et de la qualité de vie. Il sera important de suivre la façon dont les besoins des patients atteints de cancer seront ciblés dans l’ère post-covid. Nous vous tiendrons bien évidemment informés de ces sujets importants pour la qualité de vie des patients !
A propos de l’auteur,
Volker, Grand Explorateur Oncologie dans l’équipe Santé d’Alcimed en Allemagne