Le cancer de la prostate est l’un des cancers les plus courants chez les hommes en France, représentant près de 25 % des cancers masculins. On dénombrait par exemple en 2018 en France près de 50 000 nouveaux cas de cancer de la prostate, soit une incidence annuelle de 81 cas pour 100 000 hommes, en augmentation de 8,5 %. Le traitement de ce cancer dépend de plusieurs facteurs, notamment du stade de la maladie, de la taille et de la localisation de la tumeur, de l’âge et de l’état de santé général du patient. Les options de traitement sont aujourd’hui nombreuses, et des thérapies innovantes et plus efficaces sont en développement. Dans cet article, Alcimed décrypte pour vous les différents traitements du cancer de la prostate, actuels ou en essais cliniques en France.
Le choix et l’ordre des traitements pour le cancer de la prostate dépendent notamment de l’étendue du cancer au moment du diagnostic (stade I à IV, du moins étendu au plus étendu). Certaines options peuvent être prescrites seules, ou en complément avec d’autres thérapies.
La surveillance active, ou surveillance vigilante, est une option pour les patients atteints de cancer de la prostate localisé à faible risque. Cette approche consiste à surveiller régulièrement la progression de la maladie sans traitement actif, afin de ne pas causer de dommages inutiles au patient.
La prostatectomie, qui consiste en l’ablation chirurgicale de la prostate, est l’une des options de traitement les plus courantes, et est notamment proposée lorsque le cancer est encore localisé. Des effets indésirables, tels que des troubles de la continence urinaire ou des troubles sexuels et de l’érection, peuvent cependant apparaître après traitement.
La radiothérapie est également une option de traitement courante pour les cancers localisés et/ou localement avancés. Ce traitement du cancer de la prostate utilise des rayons ionisants afin de détruire les cellules cancéreuses. La radiothérapie peut être externe ou interne (aussi appelée curiethérapie, lorsque les sources radioactives sont placées à l’intérieur de la prostate et émettent des rayonnements de manière localisée). Les effets secondaires liés à l’irradiation varient d’un individu à l’autre, et si elle n’est pas de précision, la radiothérapie peut également détruire les tissus sains adjacents à la tumeur.
L’hormonothérapie est le traitement de référence lorsque le cancer de la prostate est au stade métastatique. Cette thérapie vise à réduire le niveau de testostérone dans l’organisme, ralentissant ainsi la croissance des cellules cancéreuses de la prostate. L’hormonothérapie est efficace, mais s’accompagne parfois d’effets secondaires liés à la chute du taux d’hormones masculines, comme des troubles de l’érection, de l’humeur, des bouffées de chaleur ou encore de la fatigue.
La chimiothérapie est envisagée lorsque le cancer de la prostate a produit des métastases, et est souvent utilisée en complément de l’hormonothérapie. Cependant, la chimiothérapie peut entraîner des effets secondaires importants : baisse des globules blancs, globules rouges et plaquettes, fatigue, nausées, vomissements, perte de pilosité, etc.
Il existe donc plusieurs options de traitement pour le cancer de la prostate, qui sont certes efficaces mais non optimales. Les effets indésirables potentiellement engendrés peuvent s’avérer importants, et ces options thérapeutiques doivent être discutées entre le patient et son médecin en fonction des circonstances individuelles. Des recherches sont également en cours pour développer de nouveaux traitements innovants du cancer de la prostate qui pourraient améliorer les résultats et la tolérance pour les patients.
46 essais cliniques autour du traitement du cancer de la prostate sont actuellement en cours en France, et il existe plusieurs pistes de recherche prometteuses pour le développement de nouveaux traitements innovants visant à améliorer les résultats et à réduire les effets secondaires des traitements actuels. Ces traitements peuvent être recommandés pour les patients atteints de formes avancées ou métastasiques de cancer de la prostate qui ne répondent pas aux traitements conventionnels.
L’immunothérapie est une approche de traitement qui vise à stimuler le système immunitaire pour l’aider à combattre le cancer. Cette approche est déjà utilisée avec succès pour traiter certains types de cancers, et 10 essais cliniques sont actuellement en cours en France pour développer des immunothérapies spécifiques pour le cancer de la prostate, par exemple avec des inhibiteurs de points de contrôle (check point inhibitors). Ce traitement peut être proposé aux patients chez qui les traitements conventionnels ne sont plus efficaces.
Les thérapies ciblées sont des traitements qui visent à cibler des protéines spécifiques présentes dans les cellules cancéreuses de la prostate, sans impact sur les autres cellules de l’organisme. Cette option de traitement permet donc d’avoir un différentiel entre efficacité et toxicité beaucoup plus important. Citons par exemple les inhibiteurs des tyrosines kinases, les inhibiteurs de PARP ou encore les conjugués anticorps-médicament. Ce traitement peut par exemple être indiqué chez les patients atteints d’un cancer de la prostate métastasique avec altérations génétiques. 8 essais cliniques sont actuellement en cours en France pour développer des thérapies ciblées pour le cancer de la prostate,
Les thérapies géniques visent à modifier les gènes des cellules cancéreuses de la prostate via un vecteur afin d’empêcher leur croissance ou les détruire. Efficace et déjà utilisée pour traiter certaines leucémies (CAR-T Cells), des recherches sont en cours afin d’étendre cette option thérapeutique à d’autres types de cancers.
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Les thérapies photodynamiques sont des traitements qui utilisent un médicament photosensibilisant et une lumière délivrée par fibre optique. Après avoir absorbé le médicament et une fois la lumière activée, les cellules cancéreuses sont détruites, permettant ainsi de traiter les tumeurs confinées à la prostate. Utilisée pour traiter le mélanome, cette option vise à être étendue à d’autres types de cancers. En France, 4 essais cliniques étudient l’effet de cette thérapie sur le cancer de la prostate localisé.
Les avancées dans la recherche pour le traitement du cancer de la prostate sont donc axées sur des traitements plus personnalisés, moins invasifs et plus efficaces et/ou mieux tolérées.
Le cancer de la prostate reste un enjeu majeur de santé publique en raison de sa fréquence et de son impact sur la qualité de vie des hommes atteints. Même si les traitements actuels sont efficaces et permettent aux patients de bénéficier d’un bon pronostic (taux de survie à 5 ans de plus de 90 %), les avancées récentes dans le traitement du cancer de la prostate offrent des perspectives prometteuses pour améliorer l’efficacité des traitements, réduire les effets secondaires et augmenter les chances de guérison, avec des traitements toujours plus personnalisés. Alcimed continue de surveiller ces dernières innovations, et se tient à vos côtés pour vous aider à relever les défis liés à ces nouveaux traitements et à leur commercialisation. N’hésitez pas à contacter notre équipe !
A propos de l’auteur,
Hervé, Consultant au sein de l’équipe Santé d’Alcimed en France.
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