Énergie - Environnement - Mobilité

Mobilité électrique : 5 enjeux pour accélérer son déploiement

Publié le 26 novembre 2021 Lecture 25 min

En juillet dernier, la commission européenne annonçait des objectifs ambitieux autour l’arrêt de la mise sur le marché de véhicules thermiques, véhicules hybrides inclus et une avancée du calendrier de 2040 à 2035. En conséquence, les acteurs ont mesuré la nécessité de transitionner et ce rapidement autour de l’électrification pour une mobilité électrique. Avec la mise en place des zones à faibles émissions incluant 231 villes et métropoles européennes, les grandes agglomérations ont prévu d’interdire progressivement la circulation des véhicules à moteurs thermiques. Par exemple, dès 2024, les véhicules diesel ne pourront plus circuler dans le Grand Paris. L’équipe Energie Environnement Mobilité d’Alcimed s’est intéressée aux enjeux auxquels sera confronté le secteur de la mobilité avec l’accélération de l’électrification du parc automobile dans les prochaines années.

La conséquence de ces annonces sera sans appel et une forte accélération des ventes de véhicules électriques est observée. La PFA annonçait en septembre 90 000 ventes de véhicules électriques sur les 8 premiers mois de 2021 contre 60 000 sur les mêmes mois de 2020. Il s’agit ici d’une progression d’environ 50 %, représentant 8 % du mix des ventes pour la mobilité électrique au lieu de 6,1% l’année précédente. En parallèle, toutes les prévisions des institutionnels sont revues à la hausse. Alors que l’ensemble des constructeurs ont intégré des véhicules électriques / hybrides à leur gamme depuis un moment, certains vont encore plus loin ! Stellantis annonçait en juillet lors de son EV Day qu’Opel aurait une gamme 100% électrique dès 2028.

Alcimed a identifié 5 enjeux auxquels il faut s’intéresser pour permettre cette transition vers une mobilité électrique :

L’impact et le coût de la mobilité électrique pour la filière industrielle automobile

Les moteurs thermiques et les moteurs électriques sont très différents dans leur conception. Il sera nécessaire d’adapter les lignes de production de l’ensemble des motoristes. Certains sous-traitants, comme les fabricants de chambres de combustion par exemple, pourraient voir certaines de leurs activités disparaitre et doivent s’adapter.

Il faudra de plus former l’ensemble des équipes à la fabrication de moteurs électriques. Un vrai défi technique, financier et managérial

Les limitations technologiques autour de l’autonomie des batteries

En effet, les batteries des véhicules électriques ne sont pas compatibles avec certains usages, notamment pour les longues distances, les usages en zone rurale, les véhicules à usage intensif comme les taxis…

Si des avancées technologiques conséquentes ne sont pas faites sur les batteries, toutes ces applications devront trouver des alternatives. L’hydrogène en est une mais son déploiement n’est prévu qu’à plus long terme et fait face à de nombreux enjeux également.


En savoir plus sur les opportunités de l’hydrogène >


Le coût social du passage aux véhicules électriques

Les véhicules électriques ont un coût plus élevé pour les acheteurs. De nombreuses personnes ne pourront être propriétaires de leurs véhicules si l’Etat ne propose pas des aides financières importantes.

Le leasing en zones rurales ou l’autopartage en ville devraient également être favorisés pour ces raisons et apporter les premiers éléments de réponses

Les approvisionnements en matière première critique pour la mobilité électrique

La technologie des batteries repose sur des matières premières dont l’Europe est dépendante comme le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse… Le gisement présent en Europe au travers des batteries en fin de vie devra être exploité au maximum. Toutefois, ce gisement sera insuffisant pour satisfaire à l’explosion de la demande.

Lire aussi : Les industriels face à l’approvisionnement en matières premières critiques – Livre blanc Alcimed

Le manque d’infrastructures de bornes de recharge disponible

Bien que certaines villes s’activent, comme Paris qui s’appuie sur l’ancien réseau de borne de recharge Autolib pour mettre à disposition des bornes, il est nécessaire d’accélérer sur le sujet et que la dynamique s’étende à minima à d’autres métropoles françaises. L’ACEA alertait déjà sur ce point il y a un an maintenant.

L’atteinte des objectifs de la commission européenne en termes de démocratisation des véhicules électriques requière de s’attarder sur ces enjeux. Si un de ces points n’est pas traité alors ces objectifs seront compliqués à atteindre. Il sera donc nécessaire de revoir les ambitions des institutions. De votre côté, si un de ces enjeux Mobilité vous touche, Alcimed est là pour vous accompagner !


A propos de l’auteur,

Guillaume, Responsable de Mission dans l’équipe Energie, Environnement & Mobilité d’Alcimed à Paris

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