Maladies cardiovasculaires chez les femmes : pourquoi existe-t-il un écart entre les genres ?
Ce qui est bon pour les hommes ne l’est pas toujours pour les femmes. Certaines valeurs seuils indiquant des lésions cardiaques diffèrent pour les hommes et les femmes.
Traditionnellement, de nombreuses études sont axées sur les participants masculins. Les femmes sont donc moins étudiées que les hommes. De plus, les femmes commencent à avoir des problèmes cardiaques environ neuf ans plus tard que les hommes, ce qui donne l’impression erronée qu’elles sont protégées contre les maladies cardiovasculaires.
En outre, la plupart des décideurs en matière de soins de santé sont des hommes. Les femmes sont largement sous-représentées dans les postes à responsabilité du secteur de la santé. Les leaders d’opinion estiment que cette situation a une influence négative sur les chances de réalisation d’études portant spécifiquement sur les femmes.
Au cours des dernières années, des études ont montré que les hommes et les femmes doivent être diagnostiqués et traités de manière différente. En clair : Ce qui est bon pour les hommes ne l’est pas toujours pour les femmes. Certaines valeurs seuils indiquant des lésions cardiaques diffèrent pour les hommes et les femmes. Un exemple en est le test de la troponine (un test de routine pour les crises cardiaques) : après avoir ajusté les limites de ce test, le nombre de femmes recevant le bon diagnostic a augmenté.
Comment l’écart des genres dans les crises cardiaques affectent les femmes
Des études montrent que les femmes souffrent d’un écart entre les sexes à chaque étape de la crise cardiaque :
Les femmes tardent à demander de l’aide en cas de maladies cardiovasculaires
Les femmes présentent parfois des symptômes différents de la maladie cardiaque. Alors que les hommes eux souffrent principalement de douleurs dans la poitrine, le cou ou le dos, les femmes ressentent également des nausées, des vomissements, de la fatigue. Les femmes n’en sont souvent pas conscientes et tardent à demander de l’aide ; elles attendent environ 37 minutes de plus que les hommes avant de contacter les services médicaux.
Les femmes reçoivent moins de soins
Une vaste étude a révélé que les femmes présentes dans les salles d’urgence :
- Attendent dix minutes de plus pour être évaluées
- Ont moins de chances d’être triées comme un cas urgent
- Ont moins de chances d’être soumises à un électrocardiogramme
- Sont moins susceptibles de recevoir une surveillance cardiaque
- Sont moins susceptibles d’être évaluées par un médecin
- Ont moins de chances d’être admises à l’hôpital
Par conséquent, les femmes ont 50 % plus de chances de recevoir un premier diagnostic erroné en cas de crise cardiaque. Comme un diagnostic correct est la clé de la survie, cela augmente leur risque de décès de 70 %.
Les femmes sont moins bien suivies en cas de maladies cardiovasculaires
En plus des retards et des erreurs de diagnostic dans les hôpitaux, les femmes reçoivent des soins de moindre qualité après une crise cardiaque. Par exemple, on leur prescrit moins de médicaments lorsqu’elles quittent l’hôpital. Dans l’année qui suit la première crise cardiaque, les taux de survie sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes.
De nombreux décès de femmes pourraient être évités si elles recevaient les mêmes soins que les hommes.
Quelles sont les étapes cruciales pour commencer à combler l’écart des genres dans les maladies cardiovasculaires ?
- Sensibiliser et responsabiliser les femmes : Assurez-vous que les femmes connaissent les risques et les symptômes des maladies cardiaques et encouragez-les à se rendre aux urgences en cas de doute. Les femmes doivent également être encouragées à poser des questions spécifiques à leur médecin, par exemple : « Suis-je en train de faire une crise cardiaque ? ».
- Financer la recherche : financer la recherche sur le traitement des maladies cardiaques spécifiquement pour les femmes. Dans le passé, de nombreuses études étaient principalement axées sur des participants masculins. Davantage de recherches portant spécifiquement sur les femmes pourraient améliorer leur parcours de traitement.
- Sensibiliser le personnel de santé : le personnel de santé doit être sensibilisé au fait qu’il doit envisager une crise cardiaque pour expliquer les symptômes des femmes. Si le personnel de santé est conscient des différents symptômes chez les femmes, les chances que les femmes soient traitées à temps en cas de crise cardiaque augmentent.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Une prise de conscience de l’écart entre les sexes en matière de crises cardiaques est nécessaire pour améliorer la santé des femmes. Nous pouvons tous apporter notre contribution en nous informant sur les symptômes féminins et en en parlant à nos amis, notre famille et nos collègues. Diffusons l’information autour de nous et aidons les femmes à recevoir les bons soins à temps ! Notre équipe chez Alcimed peut vous aider à mettre en place un programme efficace d’activation patients et à optimiser vos parcours de soins.
A propos de l’auteur,
Hannah, Consultante dans l’équipe Santé d’Alcimed en Allemagne
[1] Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Health Statistics. Underlying Cause of Death 1999-2017 on CDC WONDER Online Database, released December 2018. Data are from the Multiple Cause of Death Files, 1999-2017, as compiled from data provided by the 57 vital statistics jurisdictions through the Vital Statistics Cooperative Program. Accessed on Feb. 18, 2019.