Agroalimentaire

Le marché des boissons : 4 tendances en pleine ébullition

Publié le 22 juillet 2020 Lecture 25 min

Le marché des boissons non alcoolisées est l’un des marchés alimentaires les plus innovants, tiré par de nouvelles demandes des consommateurs et l’intégration de nouvelles matières premières. Alcimed vous livre son regard sur ce secteur, dans lequel grands industriels et start-ups débordent de dynamisme, à l’image des innovations croisées au SIAL et au-delà.

La naturalité et la fonctionnalité : des tendances persistantes chez les consommateurs qui s’entrecroisent et se réinventent !

Si en 2018 nous faisions déjà référence aux consommateurs en quête de naturalité et de « clean label », en 2020 les consommateurs restent autant, voire plus, attentifs à la qualité et au profil nutritionnel de leurs boissons non alcoolisées préférées. Avec la pression supplémentaire de la taxe sucre imposée désormais par de nombreux pays, les produits se déclinent : light, sans aspartame, enrichis en fruits… Danone, qui avait annoncé en 2018 un plan massif sur le bio dans sa catégorie eaux, dénombre aujourd’hui plusieurs gammes de produits bio, notamment sur ses marques emblématiques Volvic et Evian, et ne compte pas s’arrêter là. Pour répondre aux demandes des consommateurs toujours plus exigeants, les nouvelles recettes promettent zéro additif, zéro conservateur et zéro sucre.


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Et si les consommateurs sont plus attentifs à l’impact santé de leur consommation de boissons, ils misent également sur leur fonctionnalité. Les nouvelles stars de ce segment sont le cannabidiol (CBD) boostant le système immunitaire et diminuant le stress, la dihydromyricétine (DHM) comme remède contre les soirées trop arrosées, et l’ashwagandha pour gérer le stress et l’anxiété.

Faites place à la nouvelle génération d’energy drinks !

Les boissons énergisantes ne sont pas en reste dans le segment des boissons fonctionnelles et cherchent elles aussi à faire peau neuve. Tout comme les compléments alimentaires qui exploitent de larges gammes de plantes, les boissons énergisantes font appel à des substituts naturels tels que le guarana et le ginseng pour remplacer la taurine et séduire les clients en recherche d’options plus saines. De nombreuses start-ups surfent sur cette vague pour sortir de nouveaux produits innovants et biologiques. La start-up française Nossa! exploite les vertus de la baie d’açaï pour proposer des boissons bios. Matahi Juice produit des jus de fruits bio et naturels énergisants à base de baobab. La start-up Runa élabore des recettes à base de feuilles de Guayusa riches en caféine. Les boissons énergisantes Club Maté quant à elles sont des stars à Berlin depuis déjà de nombreuses années. A base de Yerba Maté, naturellement riche en caféine mais pauvre en sucre, la boisson est surnommée par les adeptes le « RedBull bio ».

Les boissons fermentées : la nouvelle potion magique des foodistas

Kombucha, Kéfir, Kvas… Ces boissons santé, dignes descendantes de l’hydromel (« le nectar des dieux » à base d’eau et de miel fermenté), ont déjà remplacé la tasse de café fumante des Californiens. Et si les recettes maison et les kits pour réaliser soi-même ces boissons fermentées se développent, les variétés dans les rayons aussi !  La boisson Namaste water kefir a d’ailleurs été désignée grand vainqueur lors de la dernière édition du SIAL innovation à Paris. La Corée, experte en fermentation, s’est également présentée avec une boisson pétillante à base de vinaigre de fruits, le Fermented Vinegar Water de l’entreprise For Mind Body Spirit Choice. Un marché alléchant sur lequel l’ex-start-up GT’s Living Food, aujourd’hui devenue un « petit » fabriquant de Kombucha, est valorisé à plus de 900 millions de dollars. Une tendance qui n’est pas passée inaperçue pour les deux géants que sont Coca Cola et PepsiCo. Tandis que PepsiCo a mis la main sur Kevita, une marque de boissons aux probiotiques, Coca Cola a acquis Organic & Raw Trading Co, le fabricant australien d’une marque bio de Kombucha. Alors café ou boisson fermentée ?

Eau oui ! La catégorie des eaux devient végétale et aromatisée

L’eau en bouteille occupe plus d’un quart du marché mondial des boissons sans alcool et représente l’un des marchés les plus dynamiques du secteur en termes de ventes. Eaux végétales ou eaux aromatisées, les industriels continuent d’innover. Parmi les eaux végétales, les eaux de coco ont envahi les rayons. Elles s’aromatisent, à l’instar de la marque Coco Libre et ses versions pamplemousse et concombre, ou encore Vita Coco et sa version citron/gingembre. D’autres eaux végétales tentent leur chance à l’image de l’eau de cactus ou encore l’eau de bouleau. Par exemple, la marque Absolutely Wild, également remarquée lors du SIAL innovation, propose une eau de bouleau riche en antioxydants, en minéraux et oligo-éléments. D’autres entreprises préfèrent jouer sur l’aromatisation de l’eau, comme Waterdrop qui propose des petits cubes compressés de fruits et de plantes qui se dissolvent dans l’eau afin de lui donner du goût. Pour finir, les grandes marques tablent également sur l’aromatisation avec des gammes comme Oasis O’verger, la nouvelle eau fruitée réduite en sucre d’Orangina Suntory, ou encore Contrex Green, une eau bio qui joue la carte de l’originalité avec sa version infusée aux herbes Maté.

Le développement des boissons alternatives repose sur des fondamentaux solides, en réponse aux exigences de consommateurs toujours plus en demande de produits considérés bénéfiques pour leur santé et naturels (par exemple comprenant le moins de sucres ou de conservateurs). Une multitude de bases végétales, souvent exotiques, sont testées pour répondre à ces demandes. Leur production à grande échelle soulève un ensemble de questions pour les industriels : comment concilier scale-up, qualité et identité de marque « start-up » ? Mais aussi, comment assurer le sourcing et la logistique de matières premières exotiques, tout en assurant un bilan environnemental acceptable pour les consommateurs ? Enfin, dans un contexte de crise économique post COVID, quelle sera la résilience de ces nouvelles offres ? Ces nouveaux produits sont pour beaucoup premium et risquent de pâtir de choix de consommation orientés vers des produits de première nécessité, limitant la croissance de la catégorie. Au regard de ces questions, plusieurs options stratégiques de développement sont ouvertes sur ces marchés, qu’il faut anticiper.


A propos des auteurs,

Maylis, Consultante dans l’équipe Agri-food d’Alcimed en France
Mathieu, Responsable de Mission dans l’équipe Agri-food d’Alcimed en France

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