Décarbonation du transport routier : 3 défis à relever pour décarboner les flottes de poids lourds

Défi n°1 : créer les infrastructures nécessaires, externes comme internes

La transition vers des flottes de poids lourds décarbonées repose sur la gestion efficace des infrastructures internes et externes nécessaires pour les approvisionnements en énergies alternatives. D’abord, au niveau interne, les entreprises de transport doivent investir dans des installations adaptées sur leurs sites. Cela inclut la construction de stations de recharge pour les véhicules électriques, de points de ravitaillement en hydrogène, ou encore des infrastructures de stockage pour les biocarburants tels que le bioGNV, le HVO et le B100. Ces installations doivent être intégrées de manière à optimiser les opérations quotidiennes et à garantir une disponibilité constante des ressources énergétiques. Leur bon dimensionnement est généralement un enjeu majeur des acteurs de manière à permettre une utilisation optimale des véhicules.

Ensuite, les infrastructures externes jouent aussi un rôle crucial dans cette transition. Il est nécessaire de développer un réseau étendu et fiable de stations de recharge rapide et de points de ravitaillement en hydrogène et en biocarburants accessibles sur les principaux axes routiers et dans les zones logistiques stratégiques. La collaboration avec les fournisseurs d’énergie et les autorités locales est essentielle pour assurer une couverture adéquate et une interconnexion efficace entre ces points de ravitaillement. Cela inclut également la coordination avec les producteurs d’énergie renouvelable pour garantir un approvisionnement durable et stable. Dans une chaîne de valeur complexifiée, la coordination des efforts des différents acteurs sera cruciale dans la réussite de la mise en place de ces infrastructures aux différents niveaux.

Défi n°2 : apprendre à désoptimiser pour mieux optimiser

La décarbonation des flottes de poids lourds passe aussi par une réévaluation des stratégies d’optimisation actuelles. Traditionnellement, l’optimisation dans le transport de marchandises vise à réduire les coûts et à améliorer l’efficacité opérationnelle à court terme. Cependant, ces modèles peuvent parfois être contre-productifs au regard de la durabilité à long terme. Apprendre à « désoptimiser » consiste à intégrer des critères environnementaux dans les processus décisionnels, même si cela peut sembler initialement moins rentable.

A titre d’exemple, l’adoption d’itinéraires plus longs mais moins polluants, ou privilégier des pratiques de maintenance préventive plus rigoureuses pour prolonger la durée de vie des véhicules et réduire les émissions globales peuvent être citées. Il peut également s’agir de réduire la vitesse des véhicules pour diminuer la consommation de carburant et les émissions de CO2, ou de maximiser les chargements pour minimiser le nombre de trajets nécessaires.

Cette approche nécessite un changement de paradigme où l’optimisation ne doit plus prendre uniquement en compte les gains économiques immédiats, mais aussi intégrer les bénéfices environnementaux à long terme. Les entreprises doivent investir dans des technologies de gestion de flotte qui permettent de suivre et d’analyser les performances environnementales en temps réel, et former leurs équipes à ces nouvelles méthodes. En adoptant cette perspective, les transporteurs peuvent établir des pratiques plus durables et résilientes, contribuant ainsi à un avenir plus écologique du secteur.

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Défi n°3 : engager les clients et les clients des clients

La décarbonation des flottes de poids lourds nécessite l’engagement actif de toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur. Les acteurs du transport doivent être soutenus dans leur démarche car la décarbonation a un coût élevé, entre l’achat de véhicules et l’installation d’infrastructures spécifiques. Souvent, les transporteurs n’ont pas les ressources financières suffisantes pour réaliser ces investissements, dans un secteur où les taux de marge peuvent être inférieurs à 1%. Face à une réglementation de plus en plus stricte sur la réduction des émissions, les clients doivent donc jouer leur rôle en participant à des initiatives de financement conjointes pour l’installation d’infrastructures de recharge ou de ravitaillement, aidant ainsi à créer un écosystème de transport plus vertueux.

L’influence des clients sur les consommateurs finaux est également cruciale pour la décarbonation. En communiquant sur leurs efforts pour choisir des partenaires logistiques durables et en mettant en avant les avantages environnementaux de leurs choix, les entreprises peuvent sensibiliser les consommateurs à l’importance de la décarbonation et intégrer ces éléments de communication dans la proposition de valeur des produits finaux avec une volonté de créer une demande accrue pour des pratiques de transport plus respectueuses de l’environnement. Seule cette collaboration aux différents niveaux de la chaîne de valeur pourrait permettre une pression positive assurant une transition rapide et efficace vers des pratiques de transport durables, maximisant l’impact environnemental à chaque étape.

Relever les défis économiques, sociaux ou technologiques de la décarbonation des flottes de poids lourds est essentiel pour un avenir plus durable. Il est indispensable d’aborder le sujet de la décarbonation de façon ouverte, innovante et créative pour aller chercher des solutions là où il en manque. La décarbonation des transporteurs doit être collective et engagée, les transporteurs ne pouvant s’engager seuls sur ce chemin. Alcimed se tient prêt à explorer ces opportunités de décarbonation avec vous ! N’hésitez pas à contacter notre équipe !

À propos de l’auteur,

Sarah, Consultante au sein de l’équipe Énergie-Environnement-Mobilité d’Alcimed en France.