Une évolution pressentie vers davantage de biologie délocalisée en France, accélérée par la crise COVID-19
En France, la biologie médicale délocalisée est définie comme un examen de biologie médicale dont la phase analytique est réalisée en dehors des laboratoires de biologie médicale. Ce type d’examen, réalisé au plus près du patient, est de plus en plus répandu, la crise sanitaire du coronavirus ayant accéléré son déploiement.
L’examen, accrédité par le COFRAC, Comité Français d’Accréditation, relèvent de plusieurs spécialités médicales : la microbiologie, mais aussi la biochimie, l’hémostase, l’hématocytologie. Les examens de biologie médicale délocalisée (EBMD) répondent en effet à des enjeux de santé publique variés : ils permettent d’améliorer le maillage territorial de la biologie médicale et d’atteindre plus de monde plus rapidement, de lutter ainsi contre les maladies transmissibles, contre la résistance aux antimicrobiens et d’améliorer la prévention ou le dépistage, en particulier de maladies chroniques. La biologie délocalisée permet également le désengorgement des urgences à l’hôpital, en réduisant notamment le délai d’obtention des résultats et le nombre d’hospitalisations.
Une délocalisation de la biologie médicale bien plus prégnante dans d’autres pays, avec un impact positif sur les parcours patients et le système de santé
Dans de nombreux pays d’Europe et dans le monde, la biologie médicale fonctionne différemment et le dispositif de biologie médicale délocalisée est davantage déployée. En Allemagne et dans les Pays Nordiques, dans le parcours classique de réalisation d’un examen de biologie, le prélèvement est effectué directement chez le médecin prescripteur, ce qui évite un déplacement au patient et améliore le suivi.
Les examens de biologie médicale délocalisée, dits POCT (“Point of Care Tests”), sont également plus répandus, principalement dans les cabinets de médecins généralistes et les services d’urgences des hôpitaux, mais aussi dans des pharmacies ou des lieux moins traditionnels, tels que les maisons de retraite, les ambulances, les écoles, les prisons, etc.
Aux Etats-Unis, les tests de biologie sont accrédités par la réglementation “CLIA” (Clinical Laboratory Improvements Amendment), et les tests les moins complexes en termes d’utilisation (dits “CLIA-waived”) y sont largement délocalisés. Les principaux bénéfices identifiés par les professionnels de santé de ces pays se situent au niveau de la confiance dans les décisions prises, de la rapidité et du ciblage du traitement, de la gestion de la prise en charge et du parcours de soins.
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Quels principaux freins en France et quelles pistes d’actions ?
En France, différents freins existent vis à vis du développement de l’EBMD : réglementaires, avec des normes de mise ne œuvre de la biologie médicale délocalisée, financiers, avec un manque d’aide à l’achat des équipements et de remboursement des examens, mais aussi des enjeux liés aux exigences sur la qualité de réalisation des tests et le manque de temps du personnel utilisateur potentiel. Différentes voies permettent de prendre en charge ces sujets, en s’inspirant notamment des pays ayant d’ores et déjà déployé largement les dispositifs de biologie délocalisée.
En conclusion, le déploiement de la biologie médicale délocalisée est d’autant plus important que les avantages de la délocalisation sont nombreux, ce que la crise COVID a bien démontré. Si l’implication des biologistes est essentielle, notamment dans la formation du personnel utilisateur et le contrôle de la bonne réalisation des EBMD, de nombreuses autres pistes restent à explorer et Alcimed est là pour vous accompagner ! N’hésitez pas à contacter notre équipe !
A propos de l’auteur,
Roxane, Consultante Senior au sein de l’équipe Innovation et Politiques Publiques d’Alcimed en France