Accès aux soins et santé en Afrique : défis et innovations
A l’occasion de la journée mondiale de l’Afrique le 25 mai prochain, Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, revient sur l’accès aux soins et santé en Afrique. L’accès à des traitements pour des maladies infectieuses (VIH, hépatites B et C, malaria, tuberculose, etc.) demeure un défi en Afrique. La sensibilisation aux maladies non transmissibles (attaques cardiaques, AVC, cancer, BPCO, etc.) est en progression, et constitue un nouveau défi.
Les systèmes de santé en Afrique sont divers et une approche par pays ou groupes de pays similaires doit être privilégiée : certains pays disposent de couvertures santé universelles, d’autres fonctionnent bien sur des aires thérapeutiques spécifiques, d’autres encore ne sont en mesure d’apporter ni financement public ni soutien dans le cadre d’épidémies particulièrement graves. Les besoins et les défis sont très différents selon qu’on considère les villes ou les campagnes reculées. Les modèles d’accès et les solutions doivent être ajustés au plus près, régionalement et localement.
Au-delà du travail philanthropique remarquable accompli par certains gouvernements, ONG, fondations et acteurs privés (tels que le Fonds Mondial pour le Sida, les fondations Orange, CocaCola ou Bill&Melinda Gates, la centaine d’ONG dédiées à l’amélioration des systèmes de santé et d’accès à l’énergie en Afrique, etc.), l’amélioration durable de l’accès aux traitements nécessite de penser des business models équilibrés. Le secteur privé a l’opportunité de développer ces nouveaux usages et nouveaux business models : le pouvoir économique de la classe moyenne croit considérablement en Afrique, et peut alimenter certaines évolutions et venir en complément de programmes à but non lucratif. La politique tarifaire est au cœur des enjeux. Se contenter de baisser les prix a des effets pervers et délétères (médicaments de contrefaçon, génériques de mauvaise qualité ayant des conséquences dramatiques en termes de santé en Afrique de l’Est et du Nord, génériques non autorisés tolérés à côté des génériques sous licence ou des médicaments de marque…).
La structure actuelle de la chaine de distribution et de vente au détail impacte directement l’accessibilité : on constate de fortes variations entre les prix au patient au sein d’un même pays, et entre les pays limitrophes, et de fortes variations entre le prix en sortie d’usine et le prix au patient. Il est possible de réinventer les business models bénéficiaires pour faire baisser la facture au patient, tout en réinjectant les bénéfices dans des nouvelles technologies à même d’améliorer l’accès physique aux médicaments.
Les technologies existantes – notamment celles basées sur les téléphones portables et sms – et les nouvelles – telles que les drones, les magasins et unités mobiles, etc. – sont utilisées et facilitent l’accès physique aux campagnes reculées ainsi que la communication avec les professionnels de santé et l’éducation. Ces solutions sont utilisées par des acteurs privés et dans le cadre de partenariats publics privés. Cependant, elles ne sont pas toujours durables ni rentables.
Au-delà du financement et de la création de nouvelles infrastructures, la formation, l’éducation et les investissements durables et localisés sont les défis majeurs à relever. Les partenariats (public-privé, privé-privé) et la mise en commun de ressources et de compétences entre les industries sont clef pour relever ces défis.
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