Souveraineté numérique
L’équipe d’Alcimed explore les enjeux de la souveraineté numérique pour de multiples acteurs majeurs en France et en Europe, dans l’optique de les aider à mieux comprendre l’écosystème du numérique afin de favoriser une transition vers des solutions plus souveraines.
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Les enjeux liés à la souveraineté numérique
Aujourd’hui, le domaine des technologies de l’information et de la communication est régi par les géants américains : les GAMAM (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft). Ces derniers ont établi un quasi-monopole de l’espace numérique mondial. Ce monopole, aussi bien technique qu’économique, menace parfois l’intégrité de nos données les plus sensibles. De plus, des évènements (Affaire Snowden en 2013 – Promulgation du Cloud Act en 2018) permettant de se rendre compte de la réalité de ces menaces ont poussé les acteurs en Europe à construire une stratégie afin de s’abstraire de l’hégémonie des GAMAM et de ce fait, retrouver une souveraineté numérique.
Atteindre cette souveraineté numérique est un objectif stratégique national et européen afin d’être en mesure de mieux maitriser les technologies du numérique et s’assurer de l’intégrité des données, sur internet et dans le cyberespace pour commencer.
De nombreux enjeux restent d’actualité pour les entreprises industrielles et les acteurs institutionnels européens souhaitant retrouver leur souveraineté numérique :
Le besoin de migration vers le cloud se fait ressentir. Travailler dans le cloud permet d’accroitre la productivité des entreprises en les rendant plus agiles dans leur manière de travailler et en leur permettant d’utiliser des services applicatifs tels que l’IA ou le big data. Beaucoup d’acteurs deviennent ainsi dépendant de ces solutions pour rester compétitifs. Néanmoins, lorsqu’il s’agit d’infrastructures critiques tels qu’un aéroport ou un hôpital, les données numériques sensibles ne peuvent pas être opérées sur n’importe quelle plateforme cloud.
Prenons l’exemple des 2 lois américaines, le Patriot Act et le Cloud Act. Ces deux lois permettent au gouvernement américain de demander l’accès aux données numériques dans le cadre d’actions légales, et ce dès lors qu’elles sont opérées par un prestataire américain qu’elle que soit leur localisation. Et, à ce jour, les entreprises américaines se partagent près de 70% du marché mondial des solutions cloud. Dans le même temps, les services proposés par les cloud d’origine française et européenne actuels sont loin d’atteindre le niveau de ceux proposés par les Américains. Il est donc primordial de développer des solutions compatibles, performantes, et du niveau de sécurité requis pour ces données sensibles dans chaque territoire.
Au niveau français, de nombreuses initiatives vers la souveraineté numérique sont portées par l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI). Par exemple, en 2016 l’ANSSI a lancé la certification « SecNumCloud » ou « Cloud de confiance » permettant de qualifier les offres cloud sur les aspects de souveraineté numérique et de sécurité. Plusieurs fournisseurs d’offres cloud tels qu’OVH, OoDrive ou 3DSOutScale ont d’ores et déjà obtenu ce label certifiant de leur conformité.
Quelles possibilités existent aujourd’hui permettant de travailler sur le cloud tout en gardant la maîtrise de ses données numériques ? Quel marché pour les plateformes SecNumCloud ? Quel est l’état de l’art de ces plateformes ?
Malgré une réelle volonté de créer des offres numériques plus souveraines, le niveau de services et les ressources proposées par les solutions françaises et européennes sont souvent des freins à une migration des données pour de nombreuses entreprises. En effet, les fournisseurs américains sont clairement en avance, et proposent bien souvent de meilleures scalabilité, disponibilité et performance. Or la souveraineté numérique repose également sur celui qui opère et sécurise ses données.
Si on regarde le cas de la France, des associations entre fournisseurs américains et acteurs français ont vu le jour (Google & Thales ou Microsoft & Orange). Leurs offres, ayant comme vocation d’obtenir le label « Cloud de confiance » pourraient représenter un juste équilibre entre souveraineté numérique et performance. Le partenaire américain fournirait alors sa solution à haut niveau de services qui serait entièrement opérée et sécurisée par l’acteur français et les données localisées en France. Notons que ces offres seront construites sur une infrastructure américaine, ce qui nourrit des doutes quant à leur obtention du label SecNumCloud.
A l’échelle européenne, le projet GAIA-X ayant pour but de construire une infrastructure de cloud computing opérée et sécurisée par des acteurs européens lancera ses premiers espaces de données en 2022. Malheureusement, Gaia-X est aujourd’hui sponsorisée par Huawei et Alibaba (des acteurs chinois) ainsi que Microsoft et AWS (acteurs américains), si bien que certains acteurs français, tels que l’hébergeur cloud Scaleway, quittent le projet.
Quel est l’impact concret de l’utilisation d’une solution cloud européenne versus américaine ? Quels compromis faire entre souveraineté numérique et performance ? Quelles futures solutions envisager pour répondre à tous les besoins ?
La souveraineté numérique ne se résume pas seulement aux aspects cloud, on retrouve également un souhait de souveraineté en matière de production de puces, ou de la géolocalisation et d’accès à l’information par exemple. L’Europe avance en ce sens : le premier souhait est porté en Europe par l’initiative du Chips Act, un plan à 43 milliards d’euros ayant pour vocation de multiplier par 2 la part de marché de l’Europe (10% aujourd’hui) dans les semi-conducteurs. Le deuxième est l’objet du projet Galileo visant à créer un système de positionnement par satellite entièrement européen.
Néanmoins, notons que le Chips Act a bien attiré un investisseur majeur, en l’occurrence l’américain Intel ayant annoncé un plan d’investissement de 33 milliards d’euros afin de fabriquer des semi-conducteurs en Europe.
Sur quels aspects de mon fonctionnement en tant qu’entreprise suis-je dépendant d’un autre pays ? Quelles pistes pour s’affranchir de ces dépendances ?
Comment nous vous accompagnons dans vos projets de souveraineté numérique
Depuis plus de 25 ans, Alcimed accompagne ses clients dans leurs projets d’innovation et de développement de nouveaux marchés, parmi lesquels la souveraineté numérique est un des sujets clés. Nous accompagnons de nombreux acteurs industriels et institutionnels, qui travaillent sur les différents aspects de la gestion des données et la souveraineté numérique française et européenne (ex. Thales, MBDA, le CNES, …).
La diversité de nos clients, des champs géographiques que nous explorons, et des types de projets que nous réalisons, nous donne une compréhension globale et approfondie des problématiques en lien avec la souveraineté numérique.
Nos projets couvrent des sujets divers tels que les stratégies de transition numérique, les nouvelles technologies, les nouveaux business models liés au numérique, l’évaluation des opportunités de marché, le lancement d’innovations, l’identification de partenaires ou encore l’évolution de la réglementation.
Exemples de projets récents menés pour nos clients dans le domaine de la souveraineté numérique
Identification de cas d’usages prioritaires pour un cloud français homologué pour les données critiques
Nous avons accompagné un acteur industriel dans son souhait de proposer aux acteurs français de la Défense un cloud privé souverain homologué permettant de travailler dans un environnement de travail de type cloud mais sur des données sensibles, dites à diffusion restreinte (DR). Notre client souhaitait identifier les cas d’usages prioritaires pour cette plateforme et les services associés.
Après une rapide analyse bibliographique et une analyse de l’environnement concurrentiel, le cœur de notre intervention a consisté à échanger avec de nombreux acteurs du monde de la Défense (grands groupes, institutions, start-ups, …) afin d’identifier les applications d’intérêt prioritaire pour cette plateforme.
Nous avons ainsi pu mettre en lumière un intérêt particulier pour des services permettant de travailler de manière collaborative dans la défense, mais aussi proposer de premières pistes prometteuses hors Défense (OIV : Opérateurs d’Importance Vitale ou OSE : Opérateur de Services Essentiels), une véritable terre inconnue pour notre client, que nous continuons à explorer avec lui !
Développement d’une nouvelle plateforme de cybersécurité destinée à la Défense et à la Sécurité des Systèmes d’Information
Alcimed a accompagné un acteur industriel leader en sécurité & digital dans une démarche de coaching et d’accompagnement d’une ligne de produits pour l’élaboration d’une offre de cybersécurité prenant le format d’une plateforme digitale. Celle-ci permet aussi bien la détection que l’identification de cyberattaques à destination de tout type d’acteurs (industriels, publics, gouvernements …) afin de leur assurer à la fois une sécurité et une souveraineté numérique, tout en assurant une gestion des risques maîtrisée ainsi qu’une cyber-résilience optimale.
Pour ce faire, notre équipe a réalisé une analyse des besoins et attentes des différents acteurs de l’écosystème (industriels, institutions ministérielles, startups, états et gouvernements, …) pour cette plateforme, ainsi qu’une analyse de la concurrence et une étude du marché de la cybersécurité. Notre investigation a permis de définir des cas d’usage pertinents pour une telle plateforme, de redéfinir la proposition de valeur de l’offre, et d’identifier les facteurs clés de succès et potentielles barrières pour la suite de son développement.
Le résultat pour notre client ? La validation de la pertinence de sa plateforme au regard des besoins du marché et de l’écosystème clients, la définition de la proposition de valeur ainsi que du business model les plus pertinents, et des recommandations sur son futur positionnement.
Accompagnement du développement d’un pôle européen d'innovation numérique sur les volets IA et cybersécurité
Alcimed a appuyé la Région Grand Est en France à construire son EDIH régional, soit son pôle européen d’innovation numérique (European Digital Innovation Hubs). Plus particulièrement, cette initiative visait à appuyer toutes les PME et ETI régionales en leur permettant de se saisir des enjeux liés à l’IA, la cybersécurité ainsi que le calcul haute performance.
Une étude menée à l’échelle européenne avait révélé que seuls les grands groupes étaient en mesure de s’approprier ces enjeux, ce qui représentait un risque significatif pour les structures de moindre taille. En réponse à ces défis, nous avons aidé nos clients à élaborer l’offre, le modèle et l’organisation de ce nouveau hub régional, en lien avec plus de 80 entités régionales.
Grâce à ce projet, notre équipe a contribué à réduire la fracture numérique entre les grandes entreprises et les structures plus petites, en promouvant une approche locale et intégrée qui favorise l’autonomie technologique régionale. Ainsi, Alcimed a aidé à jeter les bases d’une économie régionale plus forte, plus résiliente et plus compétitive.
Évaluation du potentiel d'une plateforme numérique pour valoriser les contenus audiovisuels régionaux d’une région française
Alcimed a soutenu la Région Grand Est en France dans l’évaluation du potentiel d’une plateforme numérique pour valoriser les contenus audiovisuels régionaux. Ce projet visait à encourager le développement de plateformes numériques locales, soutenant ainsi l’économie numérique régionale tout en promouvant la diversité culturelle et linguistique face à la dominance des contenus internationaux.
Pour ce faire, nous avons réalisé un benchmark d’une autre plateforme territoriale pour comprendre son modèle d’affaires et les possibilités en termes d’offre de contenu. Cette première analyse a été complétée par des entretiens avec des acteurs clés de l’écosystème média, tels que les producteurs et les chaînes de télévision locales. Avec ces informations, notre équipe a ensuite mené un atelier de travail avec plusieurs groupes d’interlocuteurs pour définir une ligne éditoriale et les ambitions de la plateforme numérique en construction.
In fine, notre projet a permis à la Région Grand Est d’identifier le potentiel de développement d’une telle plateforme et d’acquérir une bonne compréhension des enjeux de financement et de subvention du projet, notamment grâce à la réalisation d’un Business Plan à 5 ans.
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Créée en 1993, Alcimed est une société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés spécialisée dans les secteurs innovants : sciences de la vie (santé, biotechnologie, agroalimentaire), énergie, environnement, mobilité, chimie, matériaux, cosmétiques, aéronautique, spatial et défense.
Notre vocation ? Aider les décideurs privés et publics à explorer et développer leurs terres inconnues : les nouvelles technologies, les nouvelles offres, les nouveaux enjeux géographiques, les futurs possibles et les nouvelles manières d’innover.
Répartie dans nos 8 bureaux dans le monde (en France, en Europe, à Singapour et aux Etats-Unis), notre équipe est composée de 220 explorateurs de haut niveau, multiculturels et passionnés, ayant une double culture scientifique/technologique et business.
Notre rêve ? Être 1000, pour dessiner toujours plus avec nos clients le monde de demain.
La souveraineté numérique est la capacité d’un pays ou d’une organisation à contrôler et à protéger ses données, technologies et infrastructures numériques. Cela peut inclure par exemple la gestion autonome des ressources numériques, la protection de la vie privée en ligne, et la réduction de la dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers.
Plusieurs mesures règlementaires ont déjà été mises en place par l’Europe :
- Le règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) notamment est un vecteur de souveraineté numérique. Entré en application en 2018, l’esprit de ce règlement est de laisser aux utilisateurs le contrôle de leurs données numériques face aux géants américains. Concernant les solutions cloud américaines, ces dernières semblent s’être mises en conformité vis-à-vis du RGPD. Ce n’est pas toujours le cas des grands réseaux sociaux (Facebook et Google ont été sanctionnés d’amendes de 60 et 150 millions d’euros respectivement début 2022 pour ne pas avoir fourni de moyen simple de désactiver les cookies).
- Le Digital Market Act (DMA) présenté en 2020 permettra de palier aux problématiques de monopole des GAMAM sur les sujets du digital en offrant plus de contrôle, de protection et de liberté aux utilisateurs finaux. En effet, le DMA offre aux états la possibilité de sanctionner les entreprises délivrant un service plateforme en cas de situations d’abus.
- Enfin, à la suite du DMA, le Digital Services Act (DSA) a également été annoncé, ce dernier visant à réguler et modérer les contenus publiés sur les plateformes des géants américains.
La souveraineté numérique repose notamment sur 4 principaux piliers, que sont :
- La mise en place de cadres réglementaires pour encadrer l’utilisation des technologies numériques étrangères, et notamment assurer la protection des données pour garantir la confidentialité des informations.
- Le développement et l’adoption de technologies nationales (régionales ou locales) pour réduire la dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers, à commencer par les géants de la tech (GAMAM – Google, Apple, Meta, Amazon et Microsoft).
- Le renforcement des infrastructures numériques critiques pour assurer leur contrôle et leur résilience.
- L’investissement dans l’éducation et la formation aux compétences numériques pour accroître l’autonomie technologique.