Énergie - Environnement - Mobilité

Focus sur deux enjeux clés du plan national d’adaptation au changement climatique

Publié le 14 avril 2025 Lecture 25 min

S’adapter au changement climatique se réfléchit et s’anticipe. Pour se préparer à une France à +2,7° en 2050 et +4° en 2100, un troisième Plan national d’adaptation au changement climatique a été publié ce mois de mars. Ses 52 mesures ont pour objectif d’intégrer d’ici à 2028 les leviers d’adaptation de façon systématique, dans toutes les politiques publiques. Dans cet article, Alcimed décrypte pour vous deux enjeux clés permettant d’y parvenir.

Enjeu n°1 : Protéger la population

La protéger face aux risques naturels et environnementaux

Les événements climatiques extrêmes augmentent en fréquence et en intensité : inondations, retraits-gonflements des sols, érosion côtière, incendies, risques en montagne …

Pour protéger la population face à ces nouveaux défis climatiques, il faut être en capacité d’améliorer la prévention et d’adapter les territoires.

Cela passera par exemple par la limitation des effets du retrait-gonflement des sols argileux qui fragilisent les infrastructures et les bâtiments. Le plan d’adaptation au changement climatique prévoit pour cela d’améliorer l’analyse et la cartographie des sols, de développer des techniques de stabilisation et d’adapter les pratiques de construction.

Aussi, l’intégration de solutions fondées sur la nature, via la préservation et la restauration des zones humides, forêts et littoraux, devrait quant à elle permettre de lutter contre les inondations, l’érosion côtière, les îlots de chaleur urbains, les sécheresses, ou encore les incendies de forêt.

Enfin, le plan ambitionne également de repenser les systèmes d’assurance et de financements pour couvrir efficacement les risques climatiques, y compris dans les zones marquées par une sinistralité en augmentation du fait du changement climatique.

Lui garantir des conditions de vie et de travail adaptées

Les conditions de vie et de travail doivent également évoluer face aux vagues de chaleur et autres contraintes climatiques. L’adaptation passe notamment par la transformation des logements, bâtiments et espaces urbains (meilleure isolation, matériaux réfléchissants, végétalisation …), ainsi que par le développement et l’installation de solutions de rafraîchissement durable (géothermie, ventilation passive, réseaux de froid urbains, …).

Le plan d’adaptation au changement climatique prévoit notamment d’adapter les conditions de travail pour les métiers les plus exposés et les populations vulnérables, par exemple en aménageant les horaires de travail pour limiter l’exposition aux températures élevées, ou encore en garantissant un accès à de l’eau tempérée et une ventilation efficace.

La protéger face aux risques sanitaires liés au changement climatique

Le réchauffement climatique accentue également les risques sanitaires puisque la fréquence d’apparition et l’intensité des canicules, des maladies liées aux polluants atmosphériques et des infections vectorielles sont amenées à augmenter. Ainsi, la santé environnementale mais également humaine et animale sont menacées.

Pour s’en prémunir, le plan prévoit notamment une surveillance accrue des maladies émergentes et de la qualité de l’air ainsi que la mise en place de systèmes d’alertes lorsque les risques sanitaires sont accrus, par exemple lors des périodes caniculaires.

Enjeu n°2 : Adapter les territoires et assurer la continuité des infrastructures et services essentiels

Renforcer les capacités des collectivités et la planification territoriale

L’adaptation des territoires au changement climatique requiert une meilleure intégration des enjeux climatiques dans les politiques locales.

Pour cela, le plan d’adaptation au changement climatique prévoit de mettre à disposition des collectivités des données climatiques précises et actualisées ainsi qu’un accompagnement technique et stratégique pour éclairer leurs décisions et faciliter l’incorporation de la trajectoire de réchauffement climatique dans tous les documents de planification publique. Cet accompagnement est notamment assuré par des groupes régionaux d’experts sur le climat (GREC) apportant une expertise scientifique complémentaire à l’expertise technique proposée par les opérateurs de l’État tels que l’ADEME, le CEREMA ou encore le BRGM.

Pour renforcer les capacités d’action des collectivités territoriales, les financements publics auront désormais vocation à être plus massivement orientés vers des projets renforçant la résilience des territoires et prenant en compte les risques climatiques futurs, notamment ceux s’appuyant sur des solutions fondées sur la nature.

Aussi, le plan prévoit de faire évoluer les référentiels et normes techniques ayant une composante climatique pour qu’ils prennent désormais également en compte le climat futur dans une logique d’adaptation.


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Préserver la ressource en eau

Pour assurer une gestion résiliente et sobre de la ressource en eau il faudra tout d’abord mettre en œuvre le Plan Eau visant à garantir une utilisation raisonnée entre les différents usages domestiques, agricoles, et industriels ainsi qu’à préserver les écosystèmes aquatiques.

Cela passe notamment par la promotion de pratiques agricoles économes en eau ainsi que par la restauration des zones humides afin d’augmenter la recharge des nappes phréatiques et atténuer les inondations. Plus globalement, il faut à toutes les échelles favoriser la réutilisation de l’eau et étudier les conditions de recours au dessalement. Des premières réglementations permettent déjà d’assouplir les conditions de réutilisation des eaux usées et pluviales. Par exemple, depuis début 2024, les entreprises du secteur alimentaire sont autorisées à utiliser des eaux usées traitées pour la préparation, la transformation et la conservation des denrées alimentaires.

Il faudra aussi prévenir les fortes tensions sur la ressource en eau en adoptant des politiques d’anticipation notamment basées sur un pilotage des flux en temps réel et en adaptant les politiques publiques et les comportements des usagers. La généralisation des schémas de planification à long terme des usages et des ressources, tels que les Schémas Directeurs d’Alimentation en Eau Potable (SDAEP), constitue l’une des réponses.

Lire plus : Résilience climatique : 3 enjeux clés pour une meilleure gestion de la ressource en eau

Assurer la résilience des services essentiels

Pour être résilient, les services essentiels au fonctionnement de la nation doivent rester garantis même lors d’évènements climatiques extrêmes.

Le plan d’adaptation au changement climatique prévoit notamment d’assurer la résilience du système énergétique afin d’éviter toutes coupures. Il prévoit pour cela l’évaluation des risques liés à la production, au transport et à la distribution d’énergie, puis le renforcement des infrastructures associées. L’objectif est d’avoir une production d’électricité nucléaire, hydroélectrique, éolienne et solaire française résiliente, et d’évaluer les vulnérabilités d’approvisionnement et de logistique du système pétrolier et gazier ainsi que les risques liés à ces infrastructures.

Il est également question d’adapter les réseaux de transport routiers, ferroviaires et aériens pour renforcer leur robustesse face aux inondations, aux fortes chaleurs et aux autres événements extrêmes. Des études de vulnérabilité de ces différentes infrastructures sont actuellement en cours.

D’autres thématiques clés sont aussi abordées dans le plan, dont la nécessaire continuité de l’enseignement scolaire et de l’accueil des jeunes enfants pour lesquels des protocoles et des formations spécifiques pour le personnel éducatif devront être élaborés. Aussi, la résilience des services de communications électroniques est un sujet sensible nécessitant une évaluation préalable de la vulnérabilité des réseaux de télécommunications et des centres de données. Enfin, l’augmentation des risques sanitaires, précédemment évoquée, du fait des changements climatiques implique de repenser et d’adapter le système de santé pour une meilleure prévention.

Ces deux enjeux de protection des personnes et de résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels sont clés pour s’adapter au changement climatique. Le plan d’adaptation au changement climatique prévoit également d’engager des diagnostics, des consultations et des études pour ‘adapter les activités humaines’, ‘protéger les patrimoines naturel et culturel’, et ‘mobiliser les forces vives de la nation’.

Face aux défis climatiques actuels et futurs, l’adaptation est une nécessité. Nous devons agir collectivement, à tous les niveaux, pour que nos territoires, infrastructures et modes de vie s’adaptent aux nouvelles réalités afin d’assurer un futur soutenable et viable pour tous. Chez Alcimed, nous sommes prêts à vous accompagner dans cette transition ! N’hésitez pas à contacter notre équipe !


À propos de l’auteur,

Sébastien, Responsable de mission au sein de l’équipe Énergie, Environnement et Mobilité d’Alcimed en France.

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