Maladies respiratoires : 5 tendances clés pour leur prise en charge
Avec plus de 200 millions de patients atteints de Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), 235 millions d’asthmatiques, ou encore 8,7 millions de patients affectés par la tuberculose, les maladies respiratoires gagnent du terrain au niveau mondial [1]. Face à ce constat et à l’impact sur la qualité de vie des patients, les industriels se penchent sur des innovations qui amélioreraient leur prise en charge. Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, revient sur les 5 tendances clés qui définiront l’avenir de ces pathologies.
Le domaine des affections respiratoires dévoile depuis quelques années un certain nombre d’avancées qui permettront non seulement de proposer des traitements plus efficaces, mais aussi d’améliorer la prise en charge des patients : retour sur 5 tendances clés.
Un traitement plus efficace grâce aux innovations galéniques
Qu’elle soit par voie mucosale (aérosol) ou systémique (iv), l’administration des traitements ciblant les affections respiratoires n’est pas sans soulever plusieurs problématiques. D’un côté, l’administration par voie systémique est source de nombreux effets secondaires. D’un autre côté, l’utilisation de dispositifs d’inhalation conduit les molécules à se déposer en partie dans les voies oro-pharyngées, les empêchant d’atteindre les cellules infectées et altérant de fait l’efficacité du traitement. Comment y remédier ? Plusieurs laboratoires se sont penchés sur les modes de délivrance des molécules et ont développé des inhalateurs innovants – comme les aérosols doseurs sous pression se déclenchant automatiquement à l’inspiration du patient (Autohaler®, Easi-Breathe®). Un autre axe exploré est la forme galénique des molécules, désormais repensée pour en optimiser l’action. C’est ce sur quoi s’est penché le laboratoire Insmed, en développant des membranes liposomales permettant la dispensation du médicament directement sur le lieu de l’infection pulmonaire.
Des percées dans la médecine personnalisée
La réponse à un traitement peut différer selon la signature génétique du patient : c’est notamment le cas pour l’asthme et la BPCO. Il est ainsi essentiel d’identifier de nouveaux biomarqueurs afin de pouvoir développer des traitements adaptés. Aujourd’hui, la voie inflammatoire liée aux éosinophiles, un type de globules blancs, semble reconnue comme l’une des voies principales à viser dans le traitement de ces deux pathologies. En particulier, l’identification de nouveaux biomarqueurs fait émerger de nouveaux traitements : deux nouveaux anticorps monoclonaux ont récemment été approuvés et commercialisés par les laboratoires AstraZeneca et GSK (Fasenra® Benzalizumab [2] et Nucala® Mepolizumab [3]). Cette tendance des biomédicaments ciblant des voies de signalisation précises est loin de s’essouffler : un nombre non négligeable d’anticorps monoclonaux est aujourd’hui en phase II/III d’essais cliniques [4], laissant présager un essor de la médecine personnalisée dans le traitement de l’asthme et de la BPCO dans les 5 à 10 prochaines années.
Les objets connectés pour une prise en charge autonome
L’efficacité du traitement de l’asthme et de la BPCO n’est pas seulement liée à la personnalisation du traitement mais aussi à la bonne utilisation de l’inhalateur. Les objets connectés permettent aujourd’hui d’éduquer les patients sur leur utilisation, notamment via des capteurs intégrés à ceux-ci. Couplés à des applications mobiles, ils permettent au patient de vérifier les doses inhalées après chaque utilisation, augmentant leur proactivité et autonomie dans la prise en charge de leur affection. De nouveaux objets connectés, en prototype actuellement, vont plus loin, en détectant les signes précoces d’une aggravation de l’état du patient. C’est le cas du patch connecté Respia, qui permettra au patient de détecter troubles respiratoires et inflammation en amont d’une crise, ceci afin de l’amener à prendre son médicament avant exacerbation.
Les objets connectés dans les essais cliniques
Les objets connectés s’incluent également dans les essais cliniques, pour le suivi de certains paramètres. Ils permettent de consolider les conclusions de l’étude et donc indirectement le futur traitement. GSK a par exemple mis en place depuis plusieurs années un partenariat avec Propeller Health, qui propose des capteurs à connecter aux inhalateurs des patients, afin de suivre en temps réel les données patients des essais cliniques [5].
Le télémonitoring
Bien que plus autonome, le patient n’est pas toujours apte à gérer seul de potentielles situations de crise. Le télémonitoring permet d’impliquer le clinicien à distance, via le suivi des données de ses patients (saturation en oxygène, fréquence de toux,…), relevées par des objets connectés. Ces données permettent notamment au clinicien de détecter en amont une potentielle dégradation de l’état du patient afin d’agir au plus vite et éviter les hospitalisations, qui restent trop fréquentes en pneumologie. Reste désormais à ancrer ce nouvel outil dans les pratiques, en démontrant notamment les gains économiques pour les systèmes de santé.
« Les maladies respiratoires sont un réel fardeau pour les patients qui en sont atteints. Des innovations et avancées en termes de médicaments ainsi que l’inclusion du digital à l’actuel parcours de soin des patients sont nécessaires pour faire évoluer ce domaine, sur le même modèle que l’évolution de la prise en charge des cancers ou des maladies immunologiques il y a quelques années» résume Delphine BERTREM, directrice de la Business Unit Santé chez Alcimed.
[1] https://www.ersnet.org/pdf/publications/firs-world-report.pdf
[2] http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp;curl=/pages/regulation/general/index.jsp?curl=pages/medicines/human/medicines/00 4433/human_med_002207.jsp&mid=WC0b01ac058001d124
[3] http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/human/medicines/003860/human_med_001933.jsp&mid=WC 0b01ac058001d124
[4] https://www.globaldata.com/
[5] https://pharmaintelligence.informa.com/resources/product-content/what-is-pharma-doing-in-the-digital-space
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