Énergie - Environnement - Mobilité
Et si atteindre la neutralité carbone permettait l’indépendance énergétique de la France ?
Et si la décarbonation de notre production énergétique était un levier pour atteindre plus d’indépendance énergétique ?
La souveraineté est un concept très en vogue dans les stratégies françaises et européennes. Le contexte récent de crises multiples, sanitaires, géopolitiques, climatique a mis en exergue la nécessité de bâtir une souveraineté au niveau territorial, national et européen dans des secteurs stratégiques tels que la santé, l’énergie, l’alimentation, le numérique. Le concept de souveraineté apparait même dans la nouvelle dénomination du Ministère de l’Agriculture, devenu récemment le « Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ». Avant la Covid-19 et la guerre Ukraine, la souveraineté, et en particulier alimentaire, n’était pas une priorité dans notre système mondialisé, aux spécialisations régionales établies. La sécurité alimentaire semblait quant à elle être un enjeu obsolète pour les pays occidentaux. Un véritable changement de paradigme s’est opéré et la guerre en Ukraine a accéléré le phénomène. Le concept de souveraineté renvoie à différentes notions, telles que l’autonomie, l’autosuffisance, la sécurité, l’indépendance, la puissance, ou encore la suprématie, et y est parfois assimilé. Alcimed s’est interrogé sur la définition et les moyens d’assurer la souveraineté alimentaire au niveau des territoires.
En 1996, lors du Sommet mondial de l’alimentation organisé à Rome, la Via Campesina (mouvement paysan international) a introduit une définition de la souveraineté alimentaire :
« La souveraineté alimentaire est le droit de chaque pays de maintenir et de développer sa propre capacité à produire son alimentation, facteur essentiel de la sécurité alimentaire au niveau national et communautaire, tout en respectant la diversité culturelle et agricole ».
La souveraineté alimentaire est à distinguer de l’autosuffisance alimentaire. Il s’agit d’atteindre une autonomie partielle sur des productions, biens et services essentiels afin d’assurer sa sécurité alimentaire. Il ne s’agit pas de se refermer sur soi-même, mais plutôt de ne pas être soumis ou conditionné aux décisions d’autres régions du monde dans les secteurs stratégiques essentiels. Il s’agit également de casser au maximum les situations d’hyperspécialisation territoriale dans la production de matières premières (agricoles, énergétiques ou autres) ou dans la fourniture de services essentiels (ex : les services numériques).
Une politique de souveraineté alimentaire implique donc une triple stratégie : pour ce qui peut être produit et consommé sur place (développement de filières de production locales, innovation agricole), ce qui ne peut pas l’être (en sécurisant les flux et en diversifiant les sources d’approvisionnements) et ce qui peut contribuer à la sécurité alimentaire d’autres territoires (exportations).
« La résilience suppose de la diversité. Il faut du circuit court et du circuit long, du local et du non local. Ce rééquilibrage, il faut le maîtriser, mieux connaître l’origine des produits qu’on consomme, à la fois relocaliser et établir des partenariats inter-territoires, en France comme à l’international, pour transformer les dépendances subies en partenariats choisis. » Yuna Chiffoleau, chercheuse à l’INRAE.
Les enjeux pour les filières agricoles et alimentaires se situent donc à tous les niveaux des chaines de valeur : au niveau de l’écosystème d’innovation, de la production, de la transformation, des circuits de distribution ou d’approvisionnement.
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Les opportunités pour les entreprises et les territoires liées au déploiement d’une politique de souveraineté alimentaire sont majeures : dans le cadre du plan de financement France 2030, 300 millions d’euros sont consacrés au soutien de projets permettant de renforcer notre souveraineté agricole et alimentaire et d’accompagner la transformation du secteur. Cet appel à projet s’adresse aux entreprises agroalimentaires et agricoles comme aux filières.
A titre d’exemple, 80 millions d’euros sont consacrés à la mise en place des plans alimentaires territoriaux (PAT). Ces PAT sont également une opportunité pour développer de nouvelles filières de production stratégiques sur nos territoires. En effet, ils favorisent la relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou encore les innovations en restauration collective.
Enfin, bâtir une souveraineté alimentaire en repensant nos systèmes agricoles et alimentaires peut également être une opportunité d’accélèrer la lutte contre le changement climatique.
La souveraineté alimentaire est un enjeu majeur pour nos territoires et les politiques s’emparent de plus en plus de ce sujet. La marge de manœuvre pour la mise en place de solutions concrètes reste grande. De nombreuses solutions sont possibles, de l’innovation technologique au déploiement de plans d’actions stratégiques. Notre équipe peut vous accompagner dans vos projets, de la recherche de financements, à l’identification des tendances et évolution des marchés agroalimentaires et agricoles, jusqu’à la définition de votre stratégie. Parlez-nous de votre projet !
A propos d’Alcimed,
Roxane, Consultante Senior au sein de l’équipe Innovation Politiques Publiques d’Alcimed en France