Le premier cas de sida déclaré a été signalé en 1981. Aujourd’hui, on estime que 1,5 million d’individus sont nouvellement infectés par le VIH chaque année, et que 37,6 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Ainsi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Alcimed vous invite à faire le point sur les différentes stratégies potentielles pour une solution durable encore attendue contre le VIH : ARV, prévention, vaccin contre le VIH.
Qu’est-ce que le VIH et le SIDA ?
Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un rétrovirus qui attaque les cellules immunitaires, qui aident le corps à combattre les infections, rendant ainsi une personne plus vulnérable à d’autres infections et maladies. Il se transmet par contact avec certains fluides corporels d’une personne séropositive, le plus souvent lors de rapports sexuels non protégés, ou par le partage de matériel d’injection de drogue. S’il n’est pas traité, le VIH peut entraîner la maladie du sida (syndrome d’immunodéficience acquise).
VIH : Traitement antirétroviral (ARV)
Il existe des traitements antirétroviraux (ARV) efficaces qui permettent de maintenir le nombre de cellules T immunitaires saines suffisamment élevé pour éviter l’évolution vers le sida. Grâce à des recherches progressives, le régime de pilules que les patients doivent prendre a été réduit de 28 pilules par jour à une seule aujourd’hui, bien qu’il s’agisse toujours d’un traitement quotidien pour le reste de leur vie.
Toutefois, les ARV actuels ne sont pas encore en mesure d’éliminer le virus des cellules infectées qui peuvent être dormantes et commencer à se répliquer plus tard. La maladie est devenue l’équivalent d’une maladie chronique.
VIH : la prévention comme traitement
Une autre approche consiste à utiliser la prévention comme traitement. Il serait possible d’éradiquer le VIH sans guérir la maladie, mais en arrêtant sa transmission. Les personnes séronégatives présentant un risque élevé de contracter le virus peuvent prendre une prophylaxie pré-exposition (PrEP) avant d’être exposées au virus et empêcher le VIH de s’établir dans 99 % des cas. Ainsi, en testant toutes les personnes à risque et en traitant celles dont le test est positif, il est possible d’arrêter la transmission et, à terme, d’éradiquer le VIH.
Cependant, le défi consiste à mettre les ARV et les PreP à la disposition des personnes les plus à risque, alors que dans la réalité, elles ont tendance à avoir une faible accessibilité à ces médicaments. Par exemple, les patients d’Afrique sub-saharienne représentent 70 % des cas dans le monde, et seulement un tiers d’entre eux reçoivent le traitement. Même aux États-Unis, le VIH tue encore plus de 10 000 personnes chaque année.
VIH : trouver le vaccin
L’espoir de solution durable pour le VIH est le vaccin. Pourtant, il est difficile d’établir un vaccin contre le VIH, car le virus mute rapidement et s’établit dans les génomes des cellules. Ainsi, l’objectif d’un vaccin contre le VIH ne serait pas d’empêcher complètement l’infection, mais de réduire de moitié le risque d’infection, ce qui permettrait d’infléchir la courbe.
Cependant, l’histoire de la recherche d’un vaccin contre le VIH a été marquée jusqu’à présent par de nombreuses tentatives infructueuses. Un exemple récent remonte à août 2021, lorsque le vaccin contre le VIH de Johnson & Johnson a échoué au premier essai d’efficacité appelé Imbokodo, avec une efficacité de 25 %, qui n’a pas été jugée statistiquement significative.
Des écosystèmes de vaccins COVID à appliquer dans le domaine du VIH ?
Néanmoins, il existe un espoir qu’un vaccin à ARNm puisse fonctionner là où d’autres candidats ont échoué et que la technologie de l’ARNm, appliquée et développée pour résoudre la pandémie mondiale de COVID, puisse offrir un espoir pour un vaccin contre le VIH.
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L’entreprise Moderna est actuellement en tête de cette tentative, car elle a récemment commencé les essais sur l’homme d’un vaccin contre le VIH qui repose sur la technologie ARNm utilisée pour ses vaccins Covid. En exploitant le système ARNm de Moderna, les chercheurs visent à améliorer et à élargir le type de cellules et d’anticorps que l’organisme produit en réponse au vaccin.
Reste à savoir si cela fera la différence. Le défi est de taille, car le VIH échappe en quelque sorte au système immunitaire et pénètre rapidement dans les cellules pour les infecter. Il est donc nécessaire de déclencher une réponse plus forte de l’organisme, bien que la défense actuelle ne soit pas très efficace et qu’il ne soit pas suffisant de pousser cette voie.
40 ans après la détection du VIH, la maladie continue de tuer de nombreuses personnes dans le monde et les tentatives de prévention n’ont jamais été totalement couronnées de succès, bien que la pandémie alarmante du début ait été en quelque sorte contenue. Un long chemin reste à parcourir. Il est à espérer que la pandémie de COVID se transformera en une chance, apportant de nouvelles options, plutôt qu’en une cause compétitive à financer qui retirerait des ressources à la recherche sur le VIH. Ce qui est probable, c’est que le succès proviendra d’une combinaison de solutions avec un programme durable pour réussir à contenir définitivement cette maladie.
About the author,
Simona, Consultante au sein de l’équipe Santé d’Alcimed en France