L’ostéoporose peut survenir chez la femme ayant atteint la ménopause. Si la perte de densité osseuse, causée par la baisse du taux d’œstrogènes, se produit rapidement ou si la densité osseuse était faible au départ, les risques de développer une ostéoporose augmentent. On estime qu’environ 70% des femmes américaines d’origine caucasienne ou asiatique âgées de plus de 50 ans présentent une faible masse osseuse, voire une ostéoporose, faisant ainsi de ce groupe le groupe ethnique le plus touché. A l’occasion de la journée mondiale de l’ostéoporose le 20 octobre prochain, l’équipe Santé d’Alcimed partage avec vous cinq facteurs qui pourraient contribuer à prévenir l’ostéoporose ou à améliorer son traitement, notamment chez les femmes.
Ostéoporose chez la femme : quel constat en 2021 ?
Une étude réalisée en 2015 (International Osteoporosis Foundation) estime que, rien que dans six pays européens, seize millions de femmes et quatre millions d’hommes de plus de 50 ans souffrent d’ostéoporose et vivent avec un risque de souffrir de fractures de fragilité. L’augmentation de l’ostéoporose et les fractures qui en résultent entrainent une diminution de la qualité de vie et renforcent l’espérance de vie corrigée de l’incapacité du patient.
Les femmes souffrent plus particulièrement d’un manque de traitement pour l’ostéoporose. En effet, 60 à 85% d’entre elles ne reçoivent aucun traitement à la suite de fractures ostéoporotiques.
Le coût des fractures de fragilité pour les systèmes de santé des six pays de l’Union Européenne était en 2015 de 37,5 milliards d’euros, dépassant celui de nombreuses autres maladies chroniques. Il est donc urgent de diagnostiquer plus rapidement l’ostéoporose et d’accorder une attention particulière aux fractures de fragilité. Le vieillissement progressif de la population entrainera une augmentation des coûts connexes, qui devraient atteindre 47,4 milliards d’euros par an d’ici à 2030.
1. Réaliser des tests précoces pour la détection de l’ostéoporose chez la femme
La mesure de la densité minérale osseuse (DMO) est actuellement peu répandue en raison d’une disponibilité limitée des densitomètres, des restrictions concernant le personnel autorisé à effectuer cette mesure, de la faible sensibilisation à l’utilité de ces tests et du remboursement limité ou inexistant.
Cela retarde le diagnostic ou celui-ci n’est effectué qu’après la première facture. Si les patients ont plus de 65 ans ou ont des facteurs de risque d’ostéoporose tels que l’utilisation à long terme de stéroïdes ou des antécédents familiaux, il est nécessaire de les inciter à faire une mesure de DMO.
Vous pouvez d’ailleurs vérifier vous-même votre risque d’ostéoporose grâce à cet outil en ligne (disponible en 36 langues), créé par la Fondation Internationale de l’Ostéoporose.
2. Sensibiliser largement les femmes à l’ostéoporose
La stratégie de sensibilisation des médecins et des patients permet d’accélérer le diagnostic et pourrait également contribuer à prévenir l’ostéoporose. Les personnes de moins de 50 ans peuvent déjà lutter contre la perte rapide de densité osseuse. Par exemple, bien que la vitamine D soit essentielle à la santé des os selon une étude de la Royal Osteoporosis Society, seule la moitié des Britanniques savent qu’elle a un impact sur leur santé osseuse et 43% n’ont jamais réfléchi à la manière de préserver la santé de leurs os. La sensibilisation à la santé osseuse devrait donc commencer dès le plus jeune âge afin d’inciter les personnes à vivre plus sainement.
3. Utiliser le levier de la nutrition et des compléments alimentaires pour lutter contre l’ostéoporose
Outre la vitamine D, les aliments riches en calcium et autres minéraux sont essentiels à la santé des os. Certains nutriments sont difficiles à obtenir par la seule alimentation comme c’est le cas pour la vitamine D. On peut en trouver de petites quantités dans certains aliments, mais la synthèse par la lumière du soleil est vitale.
Les compléments alimentaires peuvent également être un moyen utile de faire le plein de nutriments essentiels au maintien de la santé des os et à la réduction du risque d’ostéoporose. Certains aliments ou boissons, comme l’alcool et les boissons contenant de la caféine, doivent être consommés avec modération car ils peuvent diminuer l’absorption du calcium.
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4. Encourager l’exercice physique
Une étude réalisée sur le long terme et publiée récemment a évalué l’impact d’un exercice physique continu d’endurance et de sprint sur le vieillissement osseux chez des hommes âgés de 40 à 85 ans. Il a été démontré que ce type d’entrainement contribue à maintenir, voire à améliorer, la santé osseuse du tibia. Bien que cette étude ait été menée sur des sujets masculins, ces résultats sont également très pertinents chez les femmes et suggèrent qu’un exercice régulier et intensif ralentit le vieillissement osseux et réduit le risque d’ostéoporose chez la femme.
Toutefois, il est important de souligner qu’avec l’âge, l’intensité de l’entrainement diminue, la récupération est plus longue et les athlètes doivent prêter attention aux blessures ou autres maladies évolutives. Ainsi, les chercheurs soulignent que « les exercices visant à améliorer la capacité de génération de force musculaire sont fortement recommandés à tout âge » (et pour tous les sexes).
5. Développer de nouveaux traitements contre l’ostéoporose
Il existe actuellement plusieurs médicaments pour traiter l’ostéoporose. Il s’agit de médicaments qui, soit bloquent la dégradation de l’os (traitements anti-résorptifs), soit favorisent la formation de l’os (traitements anaboliques).
Des médicaments prometteurs ont été mis au point ces dernières années et de nouveaux médicaments sont actuellement en cours de développement. Une des difficultés thérapeutiques qui fait actuellement l’objet de recherches est de trouver une technologie permettant d’administrer efficacement la calcitonine. La calcitonine est une hormone essentielle au métabolisme du calcium qui contribue à la santé de nos os.
L’ostéoporose ne touche pas seulement les femmes, mais elles sont quatre fois plus touchées par la maladie. Avec l’augmentation des cas d’ostéoporose dans le monde, ce sujet doit être abordé de façon à aller au-delà de l’amélioration du diagnostic et de la recherche de meilleurs traitements. Il est essentiel d’accroitre la sensibilisation à la maladie et aux facteurs qui influencent la santé osseuse dès le plus jeune âge. Ce n’est qu’alors que nous pourrons améliorer la santé des patients et empêcher la maladie d’augmenter de façon incontrôlable les coûts pour les systèmes de santé.
A propos de l’auteur,
Daphne, Consultante au sein de l’équipe Santé d’Alcimed en Allemagne